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Emploi : la Lorraine frappée par la crise

La crise économique qui sévit depuis un an et demi a été particulièrement rude en Lorraine. Conséquence : le taux de chômage s'établit à 9,9% (9,1% sur l'ensemble de la France). C'est le plus mauvais résultat depuis 30 ans. En pleine campagne électorale, les candidats ne peuvent ignorer le problème, même si l'emploi ne fait pas partie des compétences obligatoires du conseil régional. _ Le dossier de la cokerie de Carling témoigne des difficultés de la région.
Article rédigé par franceinfo
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En novembre-décembre, la Lorraine détruisait 108 emplois par jour. Ce chiffre, calculé par le Conseil économique et social de la région Lorraine (CESL), donne à lui seul une idée du “coup de bambou” qu'a subi la Lorraine depuis que la crise économique a frappé ses trois coups, vers la mi-2008. En quelques mois, le nombre d'emplois dégringole. Début 2009, le chômage a augmenté de 20%. Il s'établit aujourd'hui à 9,9%, alors que sur l'ensemble de la France, il est de 9,1%. C'est le plus mauvais chiffre dans la région depuis 30 ans, et les prédictions du CESL n'incitent guère à l'optimisme dans les prochains mois.

Comme un symbole de ces difficultés, l'usine ArcelorMittal de Gandrange a défrayé la chronique, ou encore les Kleber, à Toul. Dans la forêt qui entoure la ville de Carling, à l'est de Metz, dominée par les énormes cheminées des usines chimiques, une autre usine a, elle aussi, fermé ses portes, en octobre dernier. Elle était là depuis 1910. Quatre-cents emplois directs et 300 en sous-traitance ont été détruits. Mais elle a très peu fait parler d'elle : la cokerie de Carling.

Face à cette situation, la région s'est mobilisé, mais elle affirme ne pas avoir tous les leviers en main et son action est limitée.

Comme dans de nombreuses régions, la crise n'a épargné personne. Les intérimaires ont payé le tribut le plus lourd avec la destruction de presque un emploi sur deux (44,8%, contre 36,5% pour la France). Les emplois de service fondent de 7,1%, la construction souffre aussi (-5,1%), ainsi que l'industrie (-5%). Le travail transfrontalier, jusqu'ici en expansion, se contracte également, en particulier avec le Luxembourg qui, pour la première fois, détruit des emplois dans le commerce.

Face à la crise, tous les Lorrains ne sont pas égaux. La région est inégalement touchée. Si le sud-Lorraine, avec Nancy, semble mieux résister, des bassins comme ceux de Thionville (Hangondange, Gandrange, Uckange), Saint-Dié et les Vosges, et le bassin houiller de l'est mosellan. Une cartographie qui recouvre les sites d'implantation de l'industrie lourde lorraine : sidérurgie, chimie, et charbonnage.

Grégoire Lecalot

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