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Présidentielle : trois questions sur les soupçons de piratage informatique ciblant En marche !

Une société de cybersécurité affirme qu'un groupe de hackers russes a tenté de déstabiliser la campagne d'Emmanuel Macron, confirmant les dires de l'équipe du candidat.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron, lorsqu'il Ă©tait ministre de l'Economie, dans un train entre Bruxelles et Paris, le 29 avril 2015. (ELODIE GREGOIRE / REA)

L'équipe d'Emmanuel Macron dénonçait, en février, "plusieurs milliers d'attaques" contre ses structures informatiques. Dans un rapport consulté par Libération et 20 Minutes, lundi 24 avril, la société de cybersécurité Trend Micro confirme que le mouvement En marche ! a été la cible, pendant les derniers mois de la campagne présidentielle, de pirates informatiques identifiés comme appartenant au groupe de hackers russes Fancy Bear. 

Franceinfo explique ce que l'on sait de ces attaques.

Que sait-on de ces tentatives de piratage ?

Entre le 15 mars et le 17 avril, selon LibĂ©ration, la sociĂ©tĂ© Trend Micro "a repĂ©rĂ© quatre sites web reproduisant des pages d’accueil de services en ligne Microsoft, avec des adresses destinĂ©es Ă  tromper les utilisateurs". Les noms de domaine suivants ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s : onedrive-en-marche.fr, mail-en-marche.fr, portal-office.fr et accounts-office.fr. L'objectif de ces noms, dont deux imitent le nom du site officiel d'Emmanuel Macron (en-marche.fr), est d'inciter les destinataires d’un mail frauduleux Ă  se connecter et renseigner identifiant et mot de passe. 

Cela s'appelle du phishing, ou hameçonnage, un mode opĂ©ratoire trĂšs frĂ©quent, "dont le groupe de pirates informatiques [Fancy Bear] est effectivement coutumier", prĂ©cise LibĂ©ration. Un autre dĂ©tail accuse Fancy Bear. Les noms de domaine ont Ă©tĂ© achetĂ©s auprĂšs d’un bureau d’enregistrement allemand "en utilisant la mĂȘme adresse mail que pour d’autres opĂ©rations du groupe" et les sites Ă©taient localisĂ©s chez un hĂ©bergeur britannique dĂ©jĂ  repĂ©rĂ© dans des campagnes passĂ©es, dĂ©taille un responsable de Trend Micro, citĂ© par le quotidien. 

Selon le rapport de Trend Micro, citĂ© cette fois par 20 Minutes, les hackers ont aussi "tentĂ© d’infecter des ordinateurs avec un malware [logiciel malveillant] Javascript [un langage informatique utilisĂ© sur les pages web] Ă  la recherche d’éventuelles failles" de sĂ©curitĂ©.

Connaßt-on les conséquences de ce piratage ?

L'Ă©quipe d'Emmanuel Macron affirme que ces manƓuvres n'ont pas eu d'effet. "Ce rapport confirme ce que nous avions identifiĂ© depuis le mois de janvier", Ă©crit le mouvement dans un communiquĂ©, publiĂ© mercredi. "Au moins cinq opĂ©rations avancĂ©es de 'phishing' qui ciblaient assez largement et nominativement les membres l’équipe de campagne", avaient Ă©tĂ© repĂ©rĂ©es. "Nous sommes cependant en mesure de confirmer qu'aucune donnĂ©e de notre campagne n’a Ă©tĂ© compromise Ă  ce stade" prĂ©cise le communiquĂ©.

"Certaines personnes ont cliquĂ© sur les liens, mais n’ont renseignĂ© ni identifiant ni mot de passe", explique Mounir Mahjoubi à LibĂ©ration, et aucune donnĂ©e n'a Ă©tĂ© volĂ©e. Le responsable numĂ©rique d'En marche ! assure que des habitudes ont Ă©tĂ© instaurĂ©es pour se protĂ©ger de ce type d'attaques : surveillance des connexions depuis des adresses IP inhabituelles et absence de fichiers sensibles dans les e-mails, notamment. Le communiquĂ© ajoute que les salariĂ©s ont, depuis, notamment Ă©tĂ© formĂ©s Ă  dĂ©tectĂ©s les tentatives de phishing.

Que sait-on du groupe Fancy Bear ?

Ils sont connus sous plusieurs noms : Fancy Bear, Pawn Storm, ou encore APT28 et Sednit. Ils sont soupçonnés par les autorités américaines de travailler directement pour le renseignement militaire russe (GRU). Actif depuis 2004, Fancy Bear n'attire l'attention que depuis trois ans, selon Libération. Sa signature a été repérée "chez des entités gouvernementales et militaires américaines et européennes, des opposants russes à Vladimir Poutine, des militants ukrainiens, des médias [dont le New York Times et Al-Jezira)", liste le quotidien. TV5 Monde compte aussi parmi leurs cibles. La chaßne avait subi une attaque, en 2015, réalisée sous le nom "Cyber Caliphate".

En octobre, Washington a notamment accusĂ© le groupe d'ĂȘtre responsable du piratage des e-mails du ComitĂ© national dĂ©mocrate (DNC) et de ceux du directeur de campagne de Hillary Clinton, publiĂ©s par WikiLeaks. Il leur est aussi reprochĂ© d'avoir extrait des documents internes de l’Agence mondiale antidopage, rĂ©vĂ©lant l'utilisation de produits par des sportifs olympiques, jamais contrĂŽlĂ©s positifs, car couverts par des autorisations Ă  usage thĂ©rapeutique. Nombre d'athlĂštes amĂ©ricains Ă©taient ainsi dĂ©noncĂ©s, ce qui avait Ă©tĂ© perçu comme des "reprĂ©sailles", aprĂšs l'exclusion des athlĂštes russes des JO.

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