Panthéonisation de Missak Manouchian : Marine Le Pen se rendra à la cérémonie, contre l'avis d'Emmanuel Macron

La présidente du groupe parlementaire RN a annoncé son intention d'être présente à l'événement mercredi. Elle a par ailleurs dénoncé des "propos outrageants du président de la République". Ce dernier avait estimé, dans un entretien à "L'Humanité", que la formation d'extrême droite devait s'abstenir.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, lors d'une réunion à Paris, le 15 décembre 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Marine Le Pen assistera bien mercredi à la cérémonie d'entrée au Panthéon du résistant communiste Missak Manouchian, a fait savoir son entourage à franceinfo, lundi 19 février. La cheffe de file des députés RN a par ailleurs dénoncé des "propos outrageants" du président de la République. Emmanuel Macron avait estimé que le Rassemblement national devrait s'abstenir d'assister à l'événement, dans un entretien au quotidien L'Humanité mis en ligne dimanche. 

"Les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian", a déclaré le chef de l'Etat. "Comme pour l'hommage à Robert Badinter [auquel] les élus du RN étaient absents", à la demande de la famille de l'ancien garde des Sceaux, "l'esprit de décence, le rapport à l'histoire devraient les conduire à faire un choix", a fait valoir Emmanuel Macron. "Mais je ne vais pas, moi, par un geste arbitraire, en décider", a-t-il ajouté, estimant que son "devoir est d'inviter tous les représentants élus par le peuple français" sans avoir à "faire le tri entre eux".

Dans cet entretien, Emmanuel Macron est revenu sur le débat qui traverse la majorité présidentielle autour de l'intégration – ou non – du Rassemblement national dans "l'arc républicain". Début février, le Premier ministre Gabriel Attal y avait inclus le RN et plus généralement toutes les forces représentées à l'Assemblée, arguant que derrière ces partis, il y a "des millions de Français qui ont voté".

Le comité d'organisation "respecte" les institutions

Les propos du président ont provoqué l'ire du Rassemblement national : "Emmanuel Macron commet une lourde faute politique et, plus grave, une faute morale impardonnable", avait publié le parti à la flamme sur le réseau social X. Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, avait déclaré sur TF1 que son parti avait sa place à la cérémonie d'entrée au Panthéon du militant communiste, en estimant n'avoir "aucune raison de battre en retraite sur ces sujets-là".

Missak Manouchian et 23 de ses compagnons d'armes vont entrer au Panthéon mercredi, un "acte de reconnaissance" de la résistance communiste et étrangère à l'occupant nazi. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, s'était également déclaré favorable, sur RTL, à ce que les membres du RN renoncent à leur participation à la cérémonie. Il avait renvoyé Marine Le Pen à "ses ascendants" qui, "dans l'histoire", ont selon lui "contribué à ce (que) soient fusillés" ceux à qui la République doit rendre hommage.

Le président du comité pour l'entrée au Panthéon de Missak Manouchian, Jean-Pierre Sakoun, a assuré pour sa part que la venue de Marine Le Pen à la cérémonie n'était "pas le plus grand de nos plaisirs" : "Il y a une seule question à poser à Madame Le Pen : 'êtes-vous en quoi que ce soit les héritiers d'un parti fondé par des nazis et des collaborationnistes ? La réponse ne peut pas être 'peut-être'. C'est oui ou non". Pour autant, a-t-il rappelé, "le RN fait partie des corps constitués" et Marine Le Pen est invitée en tant que présidente de son groupe à l'Assemblée nationale. "Je respecte les institutions."

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