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La démocratie participative promise par Emmanuel Macron : sur le terrain, les militants LREM en doutent

Selon une étude du think tank Terra Nova, dévoilée lundi par franceinfo, les militants sont nombreux à regretter que leur opinion ne soit pas assez prise en compte chez La République en marche. Sur le terrain, ils émettent certaines réserves.

Article rédigé par Simon Le Baron - Édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron sur la scène du Zénith de Lille lors de son meeting du samedi 14 janvier 2017. (FRANÇOIS CORTADE / RADIOFRANCE)

"Bonjour madame, on fait une enquête sur Paris, vous avez quelques minutes ?", lance Arnaud, questionnaire en main, tee-shirt aux couleurs de La République en marche sur le dos. Le militant LREM demande aux Parisiens qui sortent du métro Saint-Paul ce qu’ils attendent pour 2020. Il déroule ses questions : "Si vous êtes la prochaine maire de Paris, vous faites quoi en premier ?", "que faut-il améliorer ?".

La démocratie participative chez LREM : témoignages des militants - Reportage de Simon Le Baron

Les adhérents de La République en marche sont toujours derrière le président, selon une étude réalisée par le think tank Terra Nova, dévoilée lundi 8 octobre par franceinfo. Mais selon ces travaux, 28 % des personnes interrogées, adhérentes au parti, jugent mauvaise la capacité du mouvement à prendre en compte leur opinion. Comme beaucoup d'entre eux, Arnaud a été séduit il y a deux ans par la promesse d'Emmanuel Macron de "faire de la politique autrement", d'écouter les Français et ensuite de proposer un programme. 

"Je n'ai pas pu vraiment donner mon avis"

Malgré tout, Arnaud l’avoue : "Parfois, les canaux de communication ne sont pas encore bien établis. Donc personnellement, parfois j’ai eu des choses à dire, parfois elles ont abouti parce que j’avais trouvé le bon canal et parfois je n’ai pas trouvé le bon canal et je n’ai pas pu vraiment donner mon avis."

Mieux communiquer, mieux écouter devient une nécessité pour éviter les frustrations, les déceptions, et tenir la promesse de ne pas être un parti comme les autres. Anne Lebreton, adjointe au maire du 4e arrondissement de Paris, alerte régulièrement le parti sur ce point et se dit en être "parfaitement consciente".

Il faut absolument travailler structurellement à éviter que l’on se retrouve en petit clan qui travaille entre soi, c’est très important.

Anne Lebreton

à franceinfo

Le problème de communication est à résoudre à Paris, mais surtout ailleurs, hors des grandes villes, là où le parti présidentiel manque encore de vie locale, selon Alfred, un autre militant : "Je suis membre aussi dans un autre comité de province, en Haute-Vienne. Paris, c’est hyper dynamique ! En province, je n'avais rien, et je me dis : ‘c’est mort en province.’"

Les Marcheurs aspirent à un fonctionnement horizontal plus que vertical, mais à l’arrivée, Nicolas le sait, il faudra bien trancher :

Il faut absolument travailler structurellement à éviter que l’on se retrouve en petit clan qui travaille entre soi, c’est très important.

Anne Lebreton

à franceinfo

"Il y a des discussions, c’est normal, mais à un moment, le programme sera décidé, une ligne sera définie et on marchera tous ensemble vers ce qui au final marchera le mieux."

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