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"Douteuse", "insensée"... Tollé après la plaisanterie de Macron sur les "kwassa-kwassa" qui "amènent du Comorien"

Ces frêles embarcations sont régulièrement utilisées par des migrants de l'archipel indépendant des Comores pour gagner Mayotte, le 101e département français.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron, le 1er juin 2017, à Lorient (Morbihan), lors d'une visite sur le port. (STEPHANE MAHE / AFP)

La plaisanterie d'Emmanuel Macron au sujet des "kwassa-kwassa", ces frêles embarcations comoriennes qui, selon lui, ne servent pas à pêcher mais à "amener du Comorien" à Mayotte, provoque un tollé, samedi 3 juin.

La vidéo, diffusée vendredi soir sur TMC, montre le chef de l'Etat en train d'échanger avec des officiels, lors d'une visite la veille au Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique (Cross) d'Etel (Morbihan). L'un d'entre eux évoque différents types d'embarcations : "Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa". "Ah non, c'est à Mayotte le kwassa-kwassa", relève alors Emmanuel Macron. "Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c'est différent", plaisante-t-il. Après un bref silence, il ajoute : "Les tapouilles, c'est les crevettiers."

Duflot et Morano condamnent une "blague douteuse"

"Si Sarkozy président avait prononcé cette phrase face caméra, le tollé aurait été gigantesque. 'Du' Comorien. 12 000 morts. Et là... insensé", a réagi l'ex-ministre écologiste Cécile Duflot, sur Twitter.

"Blague douteuse. Le deux poids deux mesures des journalistes. Si j'avais tenu ces propos, ils auraient crié au 'dérapage scandaleux, polémique'", a également fait valoir la députée européenne LR Nadine Morano.

Le député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg, "président du Groupe d'amitié France-Union des Comores de l'Assemblée nationale", "invite Emmanuel Macron à régler les problèmes locaux plutôt qu'à en rire".

"Une plaisanterie regrettable", pour l'Elysée 

Contactée par Le Lab, l'équipe de communication de l'Elysée reconnaît "une plaisanterie pas très heureuse sur un sujet grave", "complètement regrettable et malvenue". Les services présidentiels assurent que "le président de la République a pleinement conscience" du problème et qu'il "a eu l'occasion d['en] parler durant la campagne présidentielle".

Lors d'une courte escale de campagne à Mayotte, fin mars, le candidat avait dénoncé les promesses de Marine Le Pen. "Qui peut vous promettre qu'il n'y aura pas demain des 'kwassa-kwassa' ? Personne ! avait-il lancé. Qui peut vous promettre sérieusement qu'il n'y aura plus d'immigration clandestine ? Personne."

Des milliers de morts dans des naufrages

Les kwassa-kwassa sont régulièrement utilisés par des migrants de l'archipel indépendant des Comores pour gagner Mayotte, devenu le 101e département français en 2011, souligne Outre-mer 1ère. En 2014, 597 kwassa-kwassa ont ainsi été interceptés avec à leur bord 12 879 personnes, et 610 passeurs ont été arrêtés, selon des données de la Direction générale des Outre-mer.

Mais, chaque année, les naufrages font aussi de nombreuses victimes. Selon les autorités comoriennes, citées par RFI en 2014, il y a eu au moins 12 000 disparus en mer en vingt ans. Un rapport du Sénat, mentionné par une journaliste, évalue le nombre de morts à 7 000 à 10 000 entre 1995 et 2012.

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