Cet article date de plus de quatre ans.

Discriminations : "On ne peut pas dire que les contrôles au faciès soient une généralité", se défend le syndicat Unsa police

Le chef de l'Etat a notamment été interrogé sur les discriminations vécues par les populations non blanches, notamment de la part de la police.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président de la République Emmanuel Macron, interrogé par Brut le 4 décembre 2020.
 (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

"Quand un policier procède à un contrôle, il ne va pas contrôler quelqu'un parce qu'il est noir, jaune ou vert", s'est défendu vendredi 4 décembre sur franceinfo Thierry Clair, secrétaire national du syndicat Unsa Police, après l'interview donnée par le président de la République au média Brut"Aujourd'hui, quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (...) On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable", a déclaré Emmanuel Macron.

"Des manquements, il peut y en avoir mais on ne peut pas dire que les contrôles au faciès soient une généralité", a rétorqué Thierry Clair. Le policier "va contrôler quelqu'un par rapport à un cadre légal. Il va le contrôler aussi par rapport à une attitude. Peut-être que le policier peut se tromper par rapport à l'attitude d'une personne qui peut s'estimer stigmatisée parce qu'elle a telle tenue vestimentaire notamment, parce qu'elle a telle attitude qui peut paraître suspecte", a expliqué Thierry Clair.

La caméra-piéton, une demande du syndicat

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé la généralisation des caméras-piétons pour les policiers au mois de juin. C'est une demande de longue date du syndicat Unsa-police : "Nous avions déjà demandé la caméra-piéton depuis 2012, et c'est confirmé [par Emmanuel Macron] parce qu'au moins, c'est un moyen de protection pour les policiers aussi qui sont systématiquement mis en cause", a estimé Thierry Clair.

"Nous pensons que l'usage de la caméra-piéton par le son, par l'image sera une bonne chose, pour la protection des policiers et pour rassurer ceux qui n'ont rien à craindre de la police nationale", a-t-il détaillé. D'autant qu'à titre expérimental, les caméras ont déjà été utilisées, a souligné le secrétaire national du syndicat Unsa police.

"Très souvent, la caméra calme le rapport entre la police et les gens qui sont contrôlés, hormis les petits trafiquants de rue qui s'estiment dérangés dans leur trafic."

Thierry Clair, secrétaire national du syndicat Unsa Police

à franceinfo

S'agissant des médiateurs qui pourraient participer à la désescalade entre les policiers et les citoyens sur le terrain : "Pourquoi pas, toutes les bonnes volontés, toutes les initiatives qui permettent de pacifier, de remettre les choses à leur place", sont les bienvenues.

C'est une façon, selon lui, "de donner un cadre de référence, parce qu'on voit que dans certains quartiers, on a des jeunes qui sont seuls du matin au soir, dans la rue, dans les halls d'immeuble qui n'ont pas de cadre de référence" et "la présence de médiateurs qui puissent encadrer, expliquer les choses, aider les gens qui sont en détresse et qui pourraient mal tourner, tout cela" peut améliorer la situation. "Il faut travailler dans tous les sens, de la prévention, de la répression et de la dissuasion", a conclu Thierry Clair.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.