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Critiques contre Emmanuel Macron : Jean-Louis Borloo fait grincer des dents à l'Assemblée nationale

Jean-Louis Borloo a dénoncé, mercredi, la politique du chef de l'Etat et du gouvernement en parlant d'une vision d'une société "inefficace et dangereuse". Une charge politique qui fait du bruit à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jean-Louis Borloo sur le perron de l'Elysée, le 22 mai 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Son rapport sur les banlieues avait été quasiment enterré par le président de la République. Mercredi 27 juin 2018, Jean-Louis Borloo s’en est pris, lors d’une réunion publique à Valenciennes, à la politique du chef de l’Etat et du gouvernement. Il a parlé d’une vision d’une société "inefficace et dangereuse" et pointé du doigt le manque de solidarité avec les plus démunis. Une charge contre la politique gouvernementale qui fait du bruit à l’assemblée nationale.

Et si l’ancien ministre de la ville avait appuyé là où ça fait mal en critiquant la politique gouvernementale, notamment dans le domaine social ? C'est une évidence pour Alexis Corbière, député la France insoumise de Seine-Saint-Denis. "Même des gens de droite considèrent que notre pays ne peut pas avancer s'il est traversé par tant d'inégalités. Et ils le disent, maintenant. C'est au diapason de cette déception qui va monter et continuer à s'approfondir." C'est aussi le sentiment de l’élu Républicain Philippe Gosselin. "Ça met en lumière une forme d'incompréhension des territoires par l'exécutif. Il faudra expliquer à ces gens qu'au-delà du périphérique parisien, il existe un autre monde", estime Philippe Gosselin.

"L'amertume est souvent mauvaise conseillère"

"Le jeune monde est en train d’abandonner ceux qui ont besoin de la solidarité" s’est inquiété Jean-Louis Borloo. La députée LREM de la Manche, Sonia Krimi s’inquiète avec lui. "Un Etat démocrate comme la France doit prendre en charge aussi les gens qui ne peuvent pas. On ne peut pas être dans ce que j'appelle la société du 'win', la société de la gagne. J'entends, et j'espère qu'on entendra de plus en plus, et que cela se traduira devant les lois qu'on mettra en place", rajoute Sonia Krimi.

Cette sortie de Jean-Louis Borloo, Marc Fesneau, le patron du groupe Modem à l’Assemblée n’a pas apprécié. "C'est excessif et inexact. Je trouve que l'amertume est souvent mauvaise conseillère dans ce domaine", pense Marc Fesneau. "Non, à l'âge qu'il a, il n'a plus rien à prouver, rétorque Sébastien Jumel, élu communiste de Normandie. Il constate amèrement, et je partage cette amertume, que le président des riches n'est pas au rendez-vous"

C’est aussi une inquiétude grandissante dans la majorité. Des élus dont certains cadres s’alarment de l’image que le président est en train de renvoyer et de son dévissage dans les sondages auprès de l’electorat de gauche. Jean-Louis Borloo est un lanceur d’alerte, dit encore un député, il faut savoir l’écouter.

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