Cet article date de plus de trois ans.

Violences du 1er mai 2018 : Alexandre Benalla va faire appel de sa condamnation à trois ans de prison dont un ferme

Tout au long du procès, l'ancien chargé de mission de l'Elysée a défendu son innocence sur la quasi-totalité des faits. Son avocate a dénoncé un jugement d'une "sévérité inouïe".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Alexandre Benalla, le 13 septembre 2021 à Paris. (THOMAS COEX / AFP)

Plus de trois ans après l'affaire Benalla, le tribunal de grande instance de Paris a condamné l'ancien chargé de mission à l'Elysée à trois ans de prison dont un ferme, 500 euros d'amende et cinq ans d'interdiction d'exercer dans la fonction publique notamment pour "violences volontaires en réunion", "port d'arme prohibé" et "usage de passeports diplomatiques" dans l'affaire des violences du 1er mai 2018.

Alexandre Benalla "va évidemment faire appel de ce jugement", a déclaré vendredi soir son avocate, Jacqueline Laffont, sur BFMTV. Cette dernière dénonce un jugement d'une "sévérité inouïe en totale disproportion avec les faits et avec les réquisitions du parquet"L'accusation avait requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre Alexandre Benalla, aujourd'hui âgé de 30 ans. Tout au long du procès, il a défendu son innocence sur la quasi-totalité des faits. "Le tribunal juge que seule une peine mixte est susceptible de marquer la gravité des faits", a expliqué la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, qui souligne son "indifférence à la loi pénale".

Vincent Crase également condamné

De son côté, l'ex-salarié de La République en marche, Vincent Crase, a été condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis, 500 euros d'amende, l'interdiction de port d'arme de dix ans et la confiscation de celles qui détient pour notamment "violence en réunion", "port d'arme prohibé" et "suppression de données" dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 à Paris.

Enfin, deux policiers de la préfecture de police de Paris, Maxence Creusat et Laurent Simonin, jugés pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla, ont respectivement été condamnés à 500 euros amende et à trois mois de prison avec sursis, sans inscription pour les deux au casier judiciaire.

Trois autres procédures en cours

Alexandre Benalla avait été identifié par le journal Le Monde le 18 juillet 2018, sur une vidéo où il apparaissait avec un casque des forces de l'ordre, brutalisant une femme et un homme, place de la Contrescarpe à Paris, à l'issue d'une journée de manifestation émaillée de violences. Celui qui était à 26 ans au coeur du dispositif de sécurité entourant le président de la République devait ce jour-là n'avoir qu'un rôle d'observateur. Suspendu pendant 15 jours, il avait toujours un bureau au "Château", révélait le quotidien.

L'article avait déclenché un séisme politique dont les répliques avaient secoué pendant de longs mois le pouvoir d'Emmanuel Macron, au rythme des révélations de la presse et des auditions de responsables devant les commissions parlementaires. Visé depuis par six enquêtes judiciaires, dont une a été classée sans suite, Alexandre Benalla a fait face pour la première fois à un tribunal pendant trois semaines, avec son ami et ex-employé LREM Vincent Crase, ainsi que deux policiers.

En plus de ce procès, trois autres procédures judiciaires le concernant sont toujours en cours. L'une porte sur des soupçons de "corruption" dans un contrat entre l'entreprise de Vincent Crase, Mars, et un sulfureux oligarque russe. Une deuxième concerne le mystérieux coffre-fort qu'il possédait à son domicile. Enfin, la troisième vise des soupçons de "faux témoignage" devant la commission d'enquête du Sénat.

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