Emmanuel Macron veut recevoir les oppositions : "À ce stade, nous n'avons pas reçu d'invitation", assure le coordinateur de LFI Manuel Bompard
"Nous sommes toujours disponibles pour faire nos propositions", réagit jeudi 24 août sur franceinfo Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise et député LFI des Bouches-du-Rhône, après l'intention affichée d'Emmanuel Macron de réunir la semaine prochaine les oppositions pour trouver des consensus sur de futurs projets de loi. Mais "à ce stade, nous n'avons pas reçu d'invitation", précise l'élu.
franceinfo : Allez-vous vous rendre à ce rendez-vous fixé par le président ?
Manuel Bompard : À ce stade, nous n'avons pas reçu d'invitation. Donc je ne connais ni le contour de l'initiative, ni les sujets qui seraient soumis à la discussion. On va voir dans les prochains jours si on reçoit effectivement cette invitation et si c'est le cas, je souhaite que la Nupes puisse être reçue ensemble et qu'elle puisse faire valoir l'ensemble de ses propositions.
Jusqu'à maintenant, l'Élysée disait ne pas vouloir inviter les formations "en dehors de l'arc républicain", ça concernait le Rassemblement national et LFI. Comment interpréter ce revirement ?
J'ai toujours considéré qu'il n'était pas au président de la République de déterminer qui était ou qui n'était pas dans un pseudo "arc républicain". Mais quand j'entends des déclarations de certains représentants du parti Les Républicains, comme monsieur Retailleau qui disait il y a quelques semaines qu'une partie de la population était en "régression vers des origines ethniques", si c'est ça l'arc républicain, c'est plutôt une fierté de ne pas en faire partie. Pour le reste, ne soyons pas hypocrites, ça fait depuis longtemps que nous avons compris que les initiatives politiques d'ampleur du président de la République n'étaient que de la poudre de perlimpinpin. Un certain nombre de propositions politiques était ressorties du grand débat qui a eu lieu après les "gilets jaunes". Depuis, rien n'a bougé sur ce sujet. Nous sommes toujours disponibles pour relayer nos propositions, mais tout ce que j'ai lu dans l'interview du président de la République hier, je n'ai pas le sentiment que ce soit un réel changement de cap politique qui soit à l'ordre du jour.
Quelles propositions concrètement comptez-vous lui faire ?
Si le président de la République voulait vraiment faire des preuves d'un changement de cap, d'un changement de braquet, il pourrait mettre en pause, suspendre l'entrée en vigueur des décrets sur la retraite à 64 ans et soumettre le texte à référendum. Le président de la République a consacré une grande partie de son interview hier à la situation de l'école, avec des propositions toujours très irréalisables. Mais il y a des urgences très concrètes sur la question de l'école : est-ce que les élèves vont avoir un professeur devant eux à la rentrée ? On sait qu'il y a des difficultés de recrutement, qu'aujourd'hui on recrute les enseignants en speed dating en trente minutes, on sait qu'il y a une augmentation du prix des fournitures scolaires de plus de 11 %... Sur ces sujets-là, on a des propositions à faire, on les a déposées à l'Assemblée nationale. C'est la gratuité totale de l'école, c'est un plan de recrutement pour l'Éducation nationale pour faire en sorte que nos enfants, puissent être éduqués dans de bonnes conditions.
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