Elections cantonales : PS, la victoire modeste
Avec 35,74 % des suffrages, le Parti socialiste arrive largement en tête des élections cantonales. Sans atteindre toutefois son score de 2004 (38,56%), il augmente le nombre de ses conseillers généraux, et surtout celui des départements qu'il va diriger. La gauche, qui détenait déjà 58 départements sur 100, en a pris plusieurs à la droite : Mayotte, le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire et la Savoie, où les deux camps sont au coude-à-coude. Elle perd en revanche le Val-d'Oise, ancien fief de Dominique Strauss-Kahn et seul département à avoir basculé à droite.
Victoire historique dans les Pyrénées-Atlantiques pour les socialistes dans le fief de l'ex-chef de la diplomatie Michèle Alliot-Marie. Jusqu’ici, c’était l’égalité parfaite. 26 élus de droite et autant de gauche au Conseil général dirigé par un président UMP au bénéfice de l'âge. Mais depuis hier soir et la bascule de trois cantons dans le camp socialiste, le département passe clairement à gauche… pour la première fois de son histoire.
Autre bascule de ce second tour des élections cantonales, le Jura. L'assemblée sortante comptait 17 élus de chaque bord et un président UMP au bénéfice de l'âge, grâce au doyen Jean-Raquin (75ans). Le nouveau Conseil général sera dominé par 19 représentants de la gauche, pour 15 opposants de droite.
Carton plein dans les Bouches-du-Rhône : les socialistes disposent toujours, à eux seuls, de la majorité absolue au Conseil général. Sitôt les résultats connus, Jean-Noël Guerini a fait savoir qu’il briguait le renouvellement de son mandat à la tête de l’exécutif départemental. Et ce malgré les enquêtes judiciaires en cours et les attaques internes au sein du PS.
François Hollande a gagné son pari
Ces cantonales sont un succès personnel pour François Hollande, qui devrait sans surprise être réélu à la présidence du conseil général de Corrèze, où la gauche, avec 20 sièges sur 37 à l’issue du second tour des cantonales hier soir, conserve sa majorité. "C'est un soulagement", a déclaré l'ancien patron du PS, qui avait fait de cette victoire la condition de sa candidature aux primaires socialistes en vue de la présidentielle de 2012. Compétition pour laquelle il devrait "bientôt" se déclarer.
En balance
Dans la Loire, il faudra attendre jeudi et l’élection du président du Conseil général pour savoir si le département passe à gauche. Le PS y gagne deux sièges et devance la droite mais des élus du groupe Non-Inscrits vont faire pencher la balance pour ce "troisième tour", probablement à gauche. La gauche qui semble également bien placée pour faire pencher de son côté la Savoie, la Réunion et Mayotte même si, dans ces trois départements, il faudra aussi sans doute attendre l'élection des présidents de conseils généraux pour que ce succès soit définitivement établi.
Europe Ecologie-Les Verts et Front de Gauche
Avec 49 conseillers généraux à l'issue du scrutin, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) gagne tout juste le pari de sa patronne Cécile Duflot de "plus que doubler" ses élus départementaux (24), même si certains pensaient plutôt tripler ce chiffre avant les élections.
De son côté, le Front de gauche (FG) s'attendait à 118 élus dont 5 du Parti de gauche (contre 104 élus communistes jusqu'ici). Le PCF a également conservé ses deux derniers bastions, l'Allier et le Val-de-Marne, un département où les communistes disent désormais attendre des "preuves d'amour" du PS et d'EELV unis au premier tour face à lui.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.