Dépenses publiques : Edouard Philippe regrette "qu'on ne réforme pas grand-chose"
Il appelle à considérer la dette comme une "obsession politique". Dans un entretien à L'Opinion, lundi 26 février, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a regretté que la France "ne réforme pas grand-chose", s'inquiétant de l'état des finances publiques.
"En 2017, le président de la République disait beaucoup, et j'étais d'accord, que, quitte à dépenser, il fallait réformer massivement. Aujourd'hui, le problème, c'est qu'on ne réforme pas grand-chose", a épinglé le maire du Havre (Seine-Maritime) et patron du parti Horizons. Le gouvernement vient d'abaisser la prévision de croissance pour 2024 et a annoncé un plan de 10 milliards d'euros d'économies.
"Il faut commencer à se guérir de la tentation de tout résoudre à coup de chèques à plusieurs centaines de millions d'euros, voire milliards d'euros, dès qu'un problème survient", a poursuivi l'ancien chef du gouvernement, qui cache de moins en moins ses ambitions pour l'élection présidentielle de 2027. Quitte à se démarquer du discours de l'exécutif.
Parler de "sérieux" budgétaire plutôt que de "rigueur"
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dévoilé ces derniers jours 10 milliards d'euros d'économies pour tenir les objectifs de baisse du déficit à 4,4% du PIB. La prévision de croissance pour 2024, d'abord de 1,4%, a été ramenée à 1%. La dette publique s'est élevée à plus de 3 000 milliards d'euros au 3e trimestre 2023, selon l'Insee, contre 2 200 milliards environ fin 2017.
"Les Français peuvent avoir l'impression que, au fond, nous n'aurons jamais à rembourser la dette. C'est une idée très dangereuse, alerte Edouard Philippe. La dette, ce n'est pas une obsession d'expert-comptable. Ce doit être une obsession politique. Parce que lorsqu'on la laisse filer, on perd progressivement sa souveraineté."
"Reprenons le travail de transformation de l'Etat. Choisissons d'investir sur des priorités, renonçons à des actions inutiles ou inefficaces", ajoute le leader du parti Horizons, qui préfère parler de "sérieux" budgétaire plutôt que de "rigueur".
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