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Dominique de Villepin a déclaré dimanche n'avoir que des "soupçons" sur des rétrocommissions dans l'affaire Karachi

Il n'y a "pas de preuve formelle de rétrocommissions" vers la France, c'est-à-dire des faits de corruption, dans le cadre d'un contrat d'armement avec le Pakistan, a-t-il affirmé dimanche soir sur TV5 Monde.Vendredi, l'ancien premier Ministre avait été plus affirmatif en évoquant des rétrocommissions "illégales" qui "revenaient vers la France".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Dominique de Villepin sur le plateau de TV5-Monde (21 novembre 2010) (AFP / Boris Horvat)

Il n'y a "pas de preuve formelle de rétrocommissions" vers la France, c'est-à-dire des faits de corruption, dans le cadre d'un contrat d'armement avec le Pakistan, a-t-il affirmé dimanche soir sur TV5 Monde.

Vendredi, l'ancien premier Ministre avait été plus affirmatif en évoquant des rétrocommissions "illégales" qui "revenaient vers la France".

Son avocat, Me Olivier Metzner, a assuré lundi que son client n'avait "aucunement modifié sa position". Il a précisé que Dominique de Villepin serait entendu "dans la semaine, conformément à sa demande", par le juge Renaud Van Ruymbeke, chargé d'un des volets de l'affaire de Karachi.

Il y a des "soupçons" sur la légalité de certaines commissions "illégitimes" versées dans le cadre d'un contrat d'armement avec le Pakistan, a déclaré Dominique de Villepin dimanche soir. Mais il n'y a "pas de preuve formelle de rétrocommissions" vers la France, a-t-il tenu à préciser.

"A ma connaissance, il n'y a aucun lien" entre l'arrêt, après l'élection de Jacques Chirac en 1995, du versement de certaines commissions "qui n'avaient aucun lien avec le contrat", et l'attentat de Karachi, a-t-il répété.

Cet attentat en 2002 à Karachi avait fait quinze morts dont onze salariés français de la Direction des constructions navales (DCN). L'hypothèse d'une vengeance après l'arrêt du versement de commissions est envisagée par certains.

"Ce qui a été arrêté dans le contrat pakistanais, ce ne sont pas les commissions qui étaient dues légalement à des intermédiaires pakistanais", a-t-il dit. "Le président de la République a choisi d'arrêter les commissions dues à des intermédiaires non pakistanais", a précisé l'ancien Premier ministre.

Vendredi, Villepin avait parlé de "forts soupçons" de corruption
Vendredi soir sur TF1, Dominique de Villepin, ancien secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de Jacques Chirac, avait parlé de "très forts soupçons de rétrocommissions" à l'époque.

Il avait confirmé que Jacques Chirac, élu président en 1995, avait ordonné l'arrêt du paiement des commissions convenues dans le cadre d'une vente de sous-marins au Pakistan en 1994.

"Jacques Chirac, quand il est arrivé comme président de la République en 1995, a souhaité moraliser la vie publique internationale, c'est-à-dire interrompre les contrats qui pouvaient donner lieu à rétro-commissions", avait-il déclaré. Ces rétrocommissions "illégales" revenaient "vers la France vers des personnes, des personnalités, politiques ou non politiques".

L'argent de ces rétro-commissions, selon une piste suivie par la justice, pourrait avoir servi à la campagne présidentielle du rival de Jacques Chirac, Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était alors le porte-parole.

Dominique de Villepin avait ajouté qu'il n'avait eu à l'époque "aucune information spécifique circonstanciée" sur un risque terroriste en cas d'arrêt de versement des commissions.

Guéant dénonce "les insinuations" visant Sarkozy
Après ces déclarations de vendredi, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant avait immédiatement dénoncé, dans un communiqué, les "insinuations" visant Nicolas Sarkozy dans l'affaire Karachi, qui selon lui ne le "concernent en rien".

Claude Guéant parlait aussi de "rumeur malveillante" à propos des soupçons de financement illégal de la campagne Balladur en 1995. Il soulignait que Nicolas Sarkozy n'avait "jamais été le responsable, ni le trésorier, de la campagne de M. Edouard Balladur. Il en était le porte-parole".

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