Dissuasion nucléaire : François Hollande refuse de "baisser la garde"
Ni baisser la garde, ni pencher dans la surenchère, tout en assurant à la France les moyens d’assurer sa sécurité : c’était en substance la teneur du propos livré ce jeudi par le président de la République lors d’un discours solennel prononcé sur la base aérienne d’Istres, près de Marseille, sur le thème de la dissuasion nucléaire. "Le contexte international n'autorise aucune faiblesse ", a souligné le chef de l'État et des armées, estimant que "le temps de la dissuasion nucléaire n'est donc pas dépassé" . Ainsi, selon lui, "il ne saurait être question, y compris dans ce domaine, de baisser la garde ". "Dans un monde dangereux, et il l'est, la France ne veut pas baisser la garde ", a insisté le chef de l'État, notant qu'il "est particulièrement grave de le constater : la possibilité de conflits étatiques futurs nous concernant directement ou indirectement ne peut pas être écartée ".
Un risque majeur pour la paix
"Dans le domaine du nucléaire militaire, de nouvelles puissances sont apparues ces vingt dernières années" et "d'autres cherchent encore à émerger" , a-t-il fait valoir, voyant dans cet "accroissement du nombre d'États possédant l'arme nucléaire un risque majeur pour la paix dans les régions concernées, mais aussi pour la sécurité internationale ". "C'est le sens de notre position déjà depuis plusieurs mois, sinon des années dans les négociations avec l'Iran : oui au nucléaire civil, non à l'arme nucléaire ", a poursuivi le président Hollande. "Le problème est que pour l'instant, l'Iran ne nous a pas encore démontré qu'il voulait renoncer à la bombe; mais dès qu'il le fera, l'accord sera conclu ", a-t-il enchaîné.
3,5 milliards d'euros en 2015
Avant même son arrivée à l'Élysée, en mai 2012, François Hollande a affirmé son attachement à la dissuasion nucléaire française dans ses deux composantes, sous-marine et aéroportée. La dissuasion est considérée depuis comme "sanctuarisée " du point de vue budgétaire, et représente un effort budgétaire de 0,2% du PIB français, soit 3,5 milliards d'euros en 2015 et 11% du budget de la Défense, dont elle consomme cependant un quart des crédits d'équipements.
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