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Devant l'Assemblée, Henri Guaino s'en prend aux "juges infâmes"

Le député Les Républicains des Yvelines, Henri Guaino, s'est livré mercredi après-midi dans l'hémicycle à une nouvelle charge au vitriol contre les juges, les accusant de dérives multiples et de dérapages idéologiques. La réponse du Premier ministre, Manuel Valls, a été immédiate et cinglante.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Henri Guaino a qualifié certains juges de "psychopathes" © MaxPPP)

Henri Guaino n'a visiblement pas digéré sa condamnation en appel la semaine dernière pour outrage envers le juge Jean-Michel Gentil. Devant l'Assemblée nationale, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a taclé mercredi "des juges infâmes, qui rendent un jugement inique, cela n'est pas la première fois dans l'histoire judiciaire."   Et  d'ajouter : 

"Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes."

Des mots très durs qui n'ont pas du tout plu au Premier ministre, Manuel Valls : "Je peux parfaitement comprendre votre sentiment profond, mais, en revanche, ce que je ne peux pas accepter c'est, ici dans cet hémicycle, les mots que vous avez utilisés". 

"La mise en cause de la magistrature par un député comme vous, avec la notoriété qui est la vôtre, c'est un affaiblissement de l'Etat de droit, c'est un affaiblissement de la République."

Bronca au sein de la majorité, Guaino assume

L'intervention d'Henri Guaino a déclenché un véritable tollé sur les réseaux sociaux, certains députés de la majorité parlant de "scandale".

Mais ces vives réactions ont laissé Henri Guaino de marbre. Sitôt la séance terminée, le député Les Républicains a justifié sa sortie et enfoncé le clou : "On m'a expliqué que dans l'hémicycle on pouvait critiquer les institutions de la République, mais qu'en dehors on ne pouvait pas. Je profite donc de l'hémicycle pour dire ce qu'un représentant de la nation a à dire sur le fonctionnement de la justice." 

"J'ai été élu (...) pour dire ce que je pense du fonctionnement des institutions de la République quand elles sont arrivées à ce point de dérive et de dysfonctionnement" (Henri Guaino)
Relaxé en première instance, Henri Guaino a été condamné en appel jeudi dernier à une amende de 2.000 euros pour avoir outragé le juge Jean-Michel Gentil, qu'il avait accusé d'avoir "déshonoré la justice". 

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