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Détenus libérables : la gauche profite du "bug" pour moquer le "laxisme" de la droite

Députés et ministre, Christiane Taubira en tête, cloue au pilori l'ex-majorité après les révélations du "Canard" sur le bug juridique qui pourrait permettre la libération de 30 à 50 condamnés.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre de la Justice, Christiane Taubira, le 6 août 2013, lors de la visite d'une serre biologique faisant office de chantier d'insertion pour mineurs, à Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne. (BERTRAND GUAY / AFP)

Inversion des rôles. Après avoir subi de multiples attaques venues de la droite dans l'affaire des trois détenus remis en liberté à Dreux, la gauche prend sa revanche, mercredi 7 août, après les révélations du Canard enchaîné. Ce dernier évoque la libération prochaine de prisonniers en raison d'une vieille erreur du gouvernement Raffarin, en 2004. Selon un syndicaliste interrogé par L'Express, 30 à 50 condamnés pourraient être remis en liberté.

Comme l'atteste la vidéo ci-dessous, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a lancé une pique lors d'une conférence de presse à propos de ce "bug" juridique : "Je suis extrêmement préoccupée par ce laxisme de la droite, des gouvernements successifs".

Ne boudant pas son plaisir, la garde des Sceaux a accusé la droite d'avoir "pris des risques considérables sur la sécurité des Français, pour la protection des victimes, pour la récidive". Une critique souvent prononcée par les élus de droite contre Christiane Taubira elle-même.

Décidée à profiter jusqu'au bout de cette erreur de l'ancienne majorité, la ministre a également remercié sur Twitter ceux qui restent mobilisés contre "cette droite incompétente et sans vergogne".

La ministre de la Justice s'est engagée à ce que les dossiers des détenus potentiellement libérables à la suite de cette erreur soient examinés attentivement pour voir "quelles dispositions contenues dans les procédures pourraient éviter ces libérations". 

Une demande d'audition d'anciens gardes des Sceaux

Par ailleurs, le président socialiste de la Commission de lois à l'Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, a fustigé la "bourde juridique et l'incompétence" de l'ancien ministre Dominique Perben et l'inaction de ses successeurs. "C'est une erreur qu'un étudiant de première année de droit n'aurait pas dû faire", a-t-il estimé sur BFMTV.

Le député du Finistère a également annoncé qu'il demanderait l'audition, à la rentrée, devant les députés de Dominique Perben et de ses successeurs, "à savoir Pascal Clément, Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie. C'est de leur responsabilité de ne pas avoir repéré qu'il y avait une malformation juridique", a-t-il déclaré au Nouvel Observateur.

"C'est l'arroseur arrosé, les 'laxistes' ne sont donc pas ceux que l'on croit. Depuis des semaines, Bruno Beschizza, Eric Ciotti, Christian Estrosi et autres UMP vocifèrent sur la supposée 'incompétence' de Christiane Taubira", ajoute le député PS.

Réaction à droite de Guillaume Larrivé, député UMP de l'Yonne, qui s'est agacé : "Les propos simplistes et politiciens de Christiane Taubira sont d'une mauvaise foi indigne. Car la vérité technique et juridique est très différente des allégations délirantes de la ministre de la justice"

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