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Des candidats à la présidentielle et des "Conti" unis pour manifester leur soutien à Xavier Mathieu

Entre 200 et 300 personnes accompagnées de quatre candidats de gauche à la présidentielle, ont manifesté mercredi 4 décembre leur soutien au syndicaliste Xavier Mathieu, avant son procès en appel à Amiens.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Eva Joly (AFP)

Entre 200 et 300 personnes accompagnées de quatre candidats de gauche à la présidentielle, ont manifesté mercredi 4 décembre leur soutien au syndicaliste Xavier Mathieu, avant son procès en appel à Amiens.

Quatre candidats de gauche à la présidentielle ont pris part à la manifestation de soutien envers Xavier Mathieu, mercredi, à Amiens. Eva Joly (EELV), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA) ont défilé chacun de leur côté entre la gare et le palais de justice, où le cortège s'est arrêté à la mi-journée en attendant le début du procès en appel pour refus de prélèvement d'ADN de Xavier Mathieu, leader CGT des salariés de l'ex usine Continental à Clairoix (Oise). Pour le PS, la sénatrice de l'Oise Laurence Rossignol était présente.

Défense des travailleurs

"Ce n'est pas la place des syndicalistes ou des faucheurs volontaires de se retrouver dans les fichiers. C'est la loi qu'il faut changer", a déclaré Eva Joly devant les manifestants.

Pour Jean-Luc Mélenchon, "ce qui se joue ici, ce n'est pas une affaire locale. il s'agit de la liberté, car si on accepte que, pour défendre son emploi, on soit demain traduit comme un délinquant, cela signifie que la liberté constitutionnelle de l'action syndicale est niée".

"Ces gens-là trouvent-ils normal que je me retrouve avec (Marc) Dutroux (condamné pour meurtres et actes de pédophilie en Belgique) dans un fichier", s'est interrogé Xavier Mathieu, combatif et ému par le soutien apporté par ses collègues de Continental et les candidats de gauche. Ces derniers ont affirmé leur solidarité aux "Conti" et plus largement aux salariés de l'industrie française luttant pour leurs emplois.

"Cela montre qu'on ne pardonne pas à des gens qui se battent, a souligné Philippe Poutou. On aura besoin de mener des combats sociaux d'ampleur".

Nathalie Arthaud, de son côté, a dénoncé "tous les moyens de pression pour que les travailleurs ne se défendent pas".

Condamnation

Après sa condamnation à 4 000 euros d'amende par la cour d'appel d'Amiens pour avoir participé au saccage de la sous-préfecture de Compiègne (Oise) en avril 2009, Xavier Mathieu avait refusé de se soumettre à un prélèvement d'empreinte génétique. Une peine d'un mois de prison avec sursis avait été requise contre lui début mai, mais le syndicaliste avait finalement été relaxé fin juin.

Début juillet, le parquet de Compiègne avait interjeté appel de cette décision. L'usine de pneumatiques Continental de Clairoix a fermé début 2010, entraînant la suppression de 1 120 postes. Au printemps 2009, un conflit social de plusieurs mois contre le projet de fermeture - dont M. Mathieu a été la figure emblématique - avait permis aux ouvriers d'obtenir des indemnités de départ extra-légales.

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