Delphine Batho monte, l'écologie descend
Parmi les traits marquants de ce mini-remaniement, l'ascension de Delphine Batho. Cette proche de Ségolène Royal passe de ministre déléguée à la justice à ministre de plein exercice à l'écologie. Un ministère qui recule dans le rang protocolaire.
Belle promotion, à 39 ans, pour Delphine Batho. Réélue au premier tour à 53,18% dans la 2e circonscription des deux-Sèvres - qui fut celle de Ségolène Royal, dont elle est une fidèle, l'ex-ministre déléguée à la justice passe du 22e rang protocolaire au 10e, comme ministre de l'écologie de plein exercice.
Au passage, le ministère de l'écologie recule puisque Nicole Bricq, avec les mêmes attributions dans le gouvernement Ayrault 1, se plaçait en 8e position dans l'ordre protocalaire.
Un remaniement critiqué par EELV
Le remaniement a été vivement critiqué par plusieurs écologistes. Interrogé sur Europe 1, Jean-Vincent Placé s'est interrogé sur le sens "du signal envoyé par rapport à l'éviction de Mme Bricq qui avait très bien démarré".
"Je voudrais connaître les tenants et les aboutissements" de ce remplacement, a poursuivi le sénateur en souhaitant que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, "puisse donner des explications sur le sujet". "On sait que Mme Bricq connaît très, très bien les dossiers économiques et écologiques (...), je suis surpris", a-t-il ajouté, soulignant que ses commentaires ne mettaient nullement en cause les compétences de Mme Batho.
Pascal Durand, qui doit remplacer Cécile Duflot à la tête d'EELV ce week-end, s'est dit, sur i-Télé, "surpris" par ce remplacement.
"On (ne) s'y attendait pas du tout, j'avais déjà entendu Nicole Bricq sur ses nouvelles fonctions. Elle était très motivée. Elle avait d'ailleurs un discours très intéressant, notamment sur la transformation du modèle de développement".
La tenante de l'ordre juste devra faire ses preuves sur l'écologie
Pour l'instant, Delphine Batho s'est peu fait remarquer dans le domaine de l'écologie. L'ancienne vice-présidente de SOS-Racisme, qui avait été repérée lors de manifs lycéennes par Julien Dray, est davantage connue pour ses prises de position sur la sécurité.
Elle avait soutenu le concept d'"ordre juste" de Ségolène Royal lors de sa campagne de 2007. Mais, écrit Le Parisien, "elle n'a pas trouvé sa place auprès de sa ministre de tutelle, Christiane Taubira, le tandem virant à la mésentente." Elle devra désormais trouver ses marques avec des attributions plus larges, mais qui n'ont pas été taillées sur mesure.
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