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Dans le calme du week-end pascal, les mal-logés s'invitent dans la campagne

"Pâques au balcon, réquisition!" A quinze jours de la présidentielle, Droit au Logement (DAL) et Jeudi Noir ont interpellé les candidats, en occupant dimanche une clinique désaffectée à Paris, avant d'être délogés par la police.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une affiche de Jeudi noir lors de l'occupation de dimanche à Paris (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"Pâques au balcon, réquisition!" A quinze jours de la présidentielle, Droit au Logement (DAL) et Jeudi Noir ont interpellé les candidats, en occupant dimanche une clinique désaffectée à Paris, avant d'être délogés par la police.

Les militants des associations Droit au Logement (DAL) et Jeudi Noir ont occupé quelques heures dimanche une clinique désaffectée au pied de la butte Montmartre à Paris.

Entamée dans la discrétion dans la nuit, cette occupation s'est achevée vers 13H30 par l'évacuation des occupants, mal-logés et militants, sans incident et sans interpellation.

"Notre but est de placer le logement au coeur de la campagne", avait expliqué au début de cette opération Manuel Domergue, militant de Jeudi Noir, qui aurait voulu faire de la clinique Duhesme "le bâtiment emblématique de la fin de campagne". "S'ils ne sont pas poussés aux fesses, ils ne vont pas spontanément parler de logement."

Interrogé sur Europe 1 et i-TELE, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a apporté un soutien implicite aux squatteurs, jugeant "dommage que dans une société civilisée comme la nôtre, il soit nécessaire de faire des coups de force pour faire entendre des problèmes réels".

Pour le DAL et Jeudi Noir, seule une opération coup de poing est susceptible de mobiliser les candidats. Le DAL avait mené une opération semblable lors de la campagne 2002 dans une ancienne clinique du XIe arrondissement de Paris, où il était parvenu à rester près de deux semaines, avec une centaine de personnes.

Le bravo d'Eva Joly

"Il faut mettre la pression et pousser la question des mal-logés qui est traitée uniquement sous l'angle des classes moyennes, alors que sont oubliés les jeunes, les migrants ou encore les salariés pauvres", a argumenté le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud.

"Bravo aux associations Jeudi Noir et Droit au logement pour leur action courageuse en faveur des mal-logés. Un toit, c'est un droit !" a écrit sur Twitter la candidate écologiste Eva Joly.

C'est la deuxième occupation pour laquelle coopèrent le DAL et Jeudi Noir. La dernière remonte au 31 décembre 2006, avec le long squat d'un immeuble rue de la Banque (IIe), devenu plusieurs années le QG officieux des mal-logés parisiens.

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