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Crise des éleveurs : face à l’ampleur du mouvement, le gouvernement accélère

Réunion à Matignon, déplacement de Stéphane Le Foll à Caen, préparation d’un plan d’urgence : après avoir temporisé face à la crise des éleveurs, le gouvernement est passé mardi à la vitesse supérieure.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est finalement rendu à Caen mardi pour rencontrer les éleveurs © RADIOFRANCE | Noémie Bonnin)

Jusqu’à présent, les éleveurs assuraient que le gouvernement n’avait pas pris la mesure de la crise alors qu'eux avaient tiré le signal d'alarme il y a six mois déjà. C’est chose faite ce mardi. Manuel Valls a tenu à la mi-journée une réunion à Matignon avec quatre ministres dont celui de l'Agriculture. Stéphane Le Foll qui a décidé finalement de se rendre à Caen mardi, alors qu’il avait déclaré la veille qu'il ne voulait pas se déplacer sur les lieux des blocages mais qu'il était prêt à recevoir les éleveurs jeudi après la remise d'un rapport sur les prix.

Plan d’aide

François Hollande est désormais en première ligne dans le dossier. Le chef de l’Etat avait déjà lancé un appel à la grande distribution samedi pour faire pression sur les distributeurs. Et mardi matin, il a annoncé d’un plan d’urgence était en préparation. Le gouvernement a d’ailleurs bousculé le calendrier prévu.

Le rapport du médiateur sur les prix sera remis dès mardi soir à Stéphane Le Foll avec 24 heures d'avance, pour que le plan d’aide puisse être annoncé dès mercredi en Conseil des ministres et tenter d'éteindre l'incendie avant qu'il ne se propage à tout le pays. Il y a en effet urgence à agir maintenant alors que le dernier Conseil des ministres avant les vacances se tiendra la semaine prochaine.

Nombreuses réactions politiques

Si les agriculteurs ne représentent que 8% du corps électoral, les Français y sont très attachés. Du coup, tous les politiques interviennent sur le sujet, tous bords confondus. L'opposition l'a vite compris en multipliant les critiques sur le manque d'anticipation du gouvernement. Bruno Le Maire, ancien ministre Les Républicains de l’Agriculture, s'est même rendu sur les barrages lundi soir, ce que ne voulait pas faire jusqu’alors Stéphane Le Foll. Le député de l'Eure a dit mardi sur France Info qu'il souhaitait que "100% de la viande consommée dans les cantines scolaires et dans les hôpitaux soit de la viande française ". Bruno Le Maire a également demandé à Francois Hollande d'ouvrir le dialogue avec Vladimir Poutine pour lever l'embargo russe sur les produits français.

Marine Le Pen, elle, y va de son communiqué, renvoyant gauche et droite dos à dos. Même le Parti communiste a son mot à dire : Olivier Dartigolles, le porte-parole du parti, tiendra une conférence de presse mercredi dans une exploitation corrézienne. Le sujet est explosif socialement, mais aussi politiquement à cinq mois des élections régionales.

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