Conseil national du MoDem : parti cherche second souffle
Le parti de François Bayrou, qui était proche du PS dans les sondages dix jours avant le scrutin européen, s'est réveillé groggy le 8 juin, relégué à la 4ème place avec 8,4% des suffrages (6 élus), loin derrière les écologistes de Daniel Cohn-Bendit (16,03%).
Alors que François Bayrou reconnaissait “sa part de responsabilité” dans ce revers, la député européenne Corinne Lepage appelait à repenser le parti en instituant “une vraie collégialité”.
Depuis, les militants MoDem se sont réunis dans les départements pour
débattre des causes de l'échec et proposer des solutions pour remettre leur parti sur les rails.
_ De leur côté, environ 200 cadres du mouvement (sur 4.000) ont signé la lettre ouverte appelant à la rénovation des structures et de la gouvernance du parti.
_ Une synthèse des quelque 150 contributions reçues sera présentée aujourd'hui au Conseil national, le parlement interne du MoDem, qui se réunira à huis clos au siège du MoDem. “Ils veulent qu'on continue, qu'on ne se laisse pas désarçonner”, résume un proche du président.
Un Shadow cabinet autour de François Bayrou
“François Bayrou juge la plupart des propositions faites cohérentes et
utiles. Les plus importantes d'entre elles pourront être mises en oeuvre”, dit son entourage, citant en exemple “la création d'un “shadow cabinet” ou d'un “groupe de porte-parole””.
Après les Européennes, François Bayrou avait qualifié son échec de “gadin électoral” en assurant que ce n'était “pas la mort du petit cheval”. “Il y aura des lendemains. Quand on tombe de cheval, il faut remonter”, avait dit le leader politique, par ailleurs éleveur de pur-sang.
Depuis, l'homme au verbe médiatique s'est astreint à une cure de silence, méditant les ratés de sa campagne et consultant des membres de la société civile, dont des spécialistes des finances publiques, pour préparer sa relance politique.
Sur les raisons de l'échec, il évoque une communication européenne écrasée par l'impact médiatique de son pamphlet anti-Sarkozy (“Abus de pouvoir”), l'impact du film “Home” (consacré à la survie de la planète) sur le vote écologiste et sa violente altercation télévisée avec Daniel Cohen-Bendit.
_ Regrettant de ne pas avoir su résister au “chaudron de la politique
politicienne” durant la campagne, le patron du MoDem assure vouloir désormais faire taire son “côté batailleur” pour renouer avec le débat d'idées et bâtir un projet politique général “parlant aux français”. “Retrouver avec les mots, les gestes, le parler vrai, pour convaincre notamment ceux qui se sont détournés de la politique parce qu'ils ont le sentiment que cela ne change rien”" (60% d'abstention aux Européennes), dit-il.
La tâche ne sera pas facile car son image semble avoir pâti des dernières
élections. Un récent sondage Ifop-Paris-Match le créditait en juin de 43%
d'opinions positives en chute de 14 points par rapport à mai.
_ Autour de lui, la nomination au gouvernement de son ami, Michel Mercier, ex-trésorier du Modem, a encore resserré le cercle de ses fidèles. Le Nouveau centre, partenaire de l'UMP, prétend quant-à-lui avoir accueilli depuis juin un millier de déçus du MoDem.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.