Cet article date de plus d'onze ans.

Claude Bartolone manifeste son indépendance

La politique du gouvernement à nouveau remise en question par un socialiste. Et non des moindres puisqu'il s'agit du quatrième personnage de l'Etat : le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. Dans une interview au quotidien Le Monde, il appelle le gouvernement et le président de la République à "entrer dans un nouveau temps du quinquennat".
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

La formule
est du genre efficace et celui qui l'emploie a le poids pour la faire porter
loin. En utilisant des mots forts dans les colonnes du Monde, Claude Bartolone
jette une pierre de plus dans le jardin déjà plus très zen du gouvernement
Ayrault. Ce "deuxième temps du quinquennat ", il le décline sur plusieurs dimensions.

Sur le fond
il se place dans le camp du changement de cap politique. Il estime que la
priorité maintenant c'est de savoir "comment nous pouvons améliorer le
pouvoir d'achat sans déséquilibrer les comptes publics
".

Sur la
stratégie, il s'inquiète du fossé qui se creuse avec le reste de la gauche, y
compris avec le groupe socialiste à l'Assemblée. "Nous ne pouvons pas
laisser s'installer l'idée que la gauche n'essaierait pas de chercher son unité
",
dit-il. A ce titre, il désapprouve la claque au Front de gauche que représente
le lâchage gouvernemental sur la loi d'amnistie syndicale.

Tonton flingueur du PS

Cette ruade
n'est pas la première du président de l'Assemblée. Auréolé de sa réussite dans
le difficile débat sur le mariage pour tous, il ne fait pas mentir sa réputation
de tonton flingueur au PS en alignant le projet de loi transparence de l'exécutif
et la futur publication des patrimoines des élus, et fait dans l'euphémisme tranchant
en le qualifiant de texte perfectible.

Et dans sa
lancée il s'en prend aussi au rapport de forces franco-allemand. A la tension
amicale de François Hollande il préfère la confrontation s'il le faut pour
imposer une politique de croissance. Un mot que n'emploiera jamais le très
germanophile Jean-Marc Ayrault.

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