CGT/CFDT : l’union sacrée contre la casse des 35 heures
Une interprétation à quatre mains des leaders des deux plus importantes centrales syndicales est suffisamment rare pour être soulignée. Dans un communiqué commun diffusé ce matin par la CGT et la CFDT, Bernard Thibault et François Chérèque mettent en garde "solennellement" le gouvernement contre "l’adoption en catimini" de "mesures de dérèglementation du temps de travail".
Ils lui demandent de s’en tenir, dans la loi, à la "position commune" conclue dans la nuit du 9 a 10 avril entre leurs organisations d’un côté, le Medef et la CGPME de l’autre, qui "exclut toute autre position" qu’un dépassement à certaines conditions du contingent annuel d’heures supplémentaires.
"Mis devant le fait accompli"
"Or, depuis quelques jours, les velléités de modifier une nouvelle fois la législation sur le temps de travail se multiplient", relèvent les deux leaders syndicaux. Cela "ouvrirait pour nos organisations une nouvelle période dans les relations sociales avec les pouvoirs publics", préviennent-ils. "Outre le fait que les salariés et leurs syndicats seraient mis devant le fait accompli (…) une telle attitude signifierait que le gouvernement et les parlementaires décideraient de faire fi du résultat de la négociation", analysent Bernard Thibault et François Chérèque.
A l’occasion des dix ans des 35 heures, le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian avait demandé la semaine dernière leur "démantèlement définitif" avant la fin de l’année. Le ministre du Travail Xavier Bertrand, appuyé par Nicolas Sarkozy, avait affirmé de son côté qu’il n’entendait pas toucher à la durée légale du travail mais introduire de la "souplesse" dans les entreprises.
Aujourd'hui, l'UMP persiste et signe. Oui à la suppression des 35 heures, mais sans toucher à la durée légale du travail.
Gilles Halais avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.