La candidature de Villepin embarrasse à droite
L'UMP et le MoDem estiment que l'ex-Premier ministre ne pourra pas mener à terme sa candidature à l'élection présidentielle de 2012 mais s'inquiètent cependant.
"Vous verrez que dans cette campagne de 2012, il y aura des surprises, beaucoup de surprises", a prévenu dimanche 11 décembre Dominique de Villepin. A commencer par sa candidature à la présidentielle, jugée très peu crédible il y a encore quelques jours.
Après Hervé Morin et François Bayrou au centre, la candidature de Dominique de Villepin, qu'il a annoncée au 20 heures de TF1 dimanche, fait craindre à droite un affaiblissement de celle de Nicolas Sarkozy. Réactions :
L'UMP appelle à l'unité
Dimanche soir, Nadine Morano a ouvert les hostilités. La ministre de l'Apprentissage et responsable UMP en charge des élections, a encouragé l'ex-Premier ministre à renoncer à sa "candidature de posture". "Dans cette période de crise grave, se lancer dans une candidature solitaire est dangereux", a estimé cette proche de Nicolas Sarkozy, brandissant le spectre d'un 21 avril à l'envers, soit une affiche François Hollande - Marine Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle.
Lundi matin, la majorité a naturellement appelé au rassemblement. Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, Dominique de Villepin devrait "revenir dans sa famille." Interrogé sur France 2, il a noté qu'"à chaque fois que la droite et le centre sont rassemblés, on gagne (...). Je pense qu'il y a un principe de réalité qui s'imposera. L'intérêt de se rassembler pour faire gagner son camp. Pour moi, l'essentiel est d'être uni".
Le centre déstabilisé
"Je pense que cela redistribue les cartes, a estimé Jean-Louis Borloo sur RTL. Villepin casse l'ambiguïté de Bayrou. Et ça amène forcément Bayrou à n'être qu'un appendice de la candidature de gauche. (...) La grande mauvaise nouvelle c'est pour Bayrou, ce n'est pas pour Sarkozy", a analysé le président du Parti radical. Lui-même a renoncé dès le 2 octobre à se lancer dans la course présidentielle.
Pour le vice-président du MoDem, Jean-Luc Bennahmias, la candidature de Villepin manque de clarté : "S'opposer, débattre avec Dominique de Villepin, c'est intéressant. Après, ça va où, tout ça ? Ça n'est pas très clair", minimise le soutien de François Bayrou au micro de France Inter. C'est compliqué de penser qu'il puisse aller dans cette campagne jusqu'au bout vu la manière dont il s'y prend."
UMP et MoDem veulent croire à une candidature sans lendemain
"Avoir les signatures de maires, ce n'est pas facile pour un homme qui n'a jamais été élu même s'il a eu de hautes responsabilités au niveau de l'Etat, relève Jean-Luc Bennahmias.
A l'UMP aussi, on veut croire à une candidature brève. "C'est pas une bonne nouvelle, a lâché le député UMP Eric Raoult, interrogé lundi matin sur France Inter. Mais on est encore à plusieurs mois des élections. On peut être candidat en décembre et soutien en mars", a-t-il relativisé.
L'annonce de la candidature de Dominique de Villepin ne semble réjouir qu'à gauche. Au micro de LCI, Olivier Besancenot, membre de la direction nationale du NPA s'en félicite : "Tout ce qui divise la majorité présidentielle, c'est bon à prendre car on souhaite tous que Nicolas Sarkozy se prenne une grosse claque aux élections."
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