Cacophonie à droite sur l'hypothèse d'un front républicain contre le FN
Actualisé à 14h15 avec la prise de position du chef de l'Etat
Lors de ce scrutin marqué par une abstention record (55,6%), le Front national a enregistré un score de plus de 15%, soit trois points de plus qu'en 2004, où il avait obtenu 12,13% des suffrages au 1er tour (4,84% au second). Pour le second tour, le parti d’extrême droite sera présent dans 399 cantons, dont 204 où il sera opposé à un candidat socialiste.
Une situation embarrassante pour l'UMP. "Nous laissons nos électeurs libres de leur choix" quand l'UMP est absente au second tour, a indiqué hier Jean-François Copé, refusant le vote FN comme le front républicain. Le secrétaire général du parti de la majorité a toutefois tenté ce matin de clarifier sa position en expliquant qu'il n'avait jamais "interdit de voter pour le PS", insistant sur la "liberté de choix" des électeurs de droite.
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Cette absence de consigne pour le second tour a été confirmée par Nicolas Sarkozy lui-même, qui recevait ce matin l'état-major de l'UMP. Il n'y aura pas, a dit le président de la République, d'infléchissement de la ligne : "ni vote pour le Front National, ni vote pour la gauche" dans les duels PS-FN au second tour.
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En revanche, le Premier ministre prend position, clairement : François Fillon a affirmé devant le bureau politique de l'UMP qu'"aucune voix de la droite et du centre ne doit
se porter sur l'extrême droite. Là où il y a un duel entre le Parti socialiste et le Front
national, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et nos
valeurs ne sont pas celles du Front national. Nous devons
appeler nos électeurs à faire le choix de la responsabilité dans
la gestion des affaires locales. Tout cela conduit à voter
contre le Front national".LE PS APPELLE A VOTER UMP EN CAS DE DUEL FN/UMP AU SECOND TOUR
Face à la poussée du parti de Marine le Pen, le PS, les Ecologistes et le PCF parlent à contrario d'une seule voix et appellent au rassemblement de la gauche le 27 mars. Pour sceller cette entente, les leaders de ces trois formations politiques se sont retrouvés dès hier soir dans un restaurant-péniche en bord de Seine, à deux pas du siège du PS, dans le 7ème arrondissement de Paris, pour une déclaration commune à la presse. "Nous serons réunis avec toutes les forces de gauche pour faire gagner la gauche. Ce soir, la gauche est rassemblée pour rassembler la France, parce que la France a besoin d'être unie autour des valeurs de la République", a dit Martine Aubry.
Et Benoît Hamon d'aller encore plus loin ce matin en demandant aux électeurs d'utiliser le "bulletin de vote UMP" en cas d'absence de la gauche au second tour des élections cantonales pour faire barrage au Front national, qui "serait, ou sera, une épreuve pour la France".
"Nous appelons à faire barrage au Front national et utiliser le bulletin de vote adéquat. Si c'est un bulletin de vote UMP, utilisez-le pour éviter que le Front national ne l'emporte", a déclaré le porte-parole du PS sur France Inter.
"Oui, comme en mai 2002 ", a-t-il concédé, estimant que "le Front national rajouterait à la ruine économique et sociale de la France actuelle, une sorte de ruine démocratique : éclatement du pays, opposition des Français les uns aux autres..."Cécile Mimaut, avec agences
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