Bruno Mégret : au revoir
Nicolas Sarkozy aura siphonné les voix de Jean-Marie Le Pen. Et Jean-Marie Le Pen aura épuisé les forces de Bruno Mégret. C'est donc un poids électoral ultra-léger qui, à 59 ans, levait son dernier verre en tant qu'homme politique ce matin, dans un grand hôtel parisien.
Il se voyait “aux portes du pouvoir”. Mais son héritage se limite à un parti épuisé, qui n'a pu rassembler que 2,34% des voix aux dernières élections présidentielles. Sans son fondateur, le MNR semble condamné à sombrer dans les oubliettes de l'histoire politique.
En tentant de renverser Jean-Marie Le Pen en 1998, lors de l'épisode qualifié de “pu-putsh” par le président du FN, il se voyait en rénovateur de l'extrême-droite française. Sa scission et la création du MNR l'auront finalement fissuré profondément. Au point qu'elle ne parvienne jamais à refaire l'unité, malgré l'irruption de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002.
Le départ de Bruno Mégret confirme s'il en était besoin la mauvaise santé de l'extrême-droite, à l'heure où le FN a réalisé des scores électoraux qui le ramènent à ses débuts et qui l'obligent à vendre la voiture blindée de son chef et le siège du parti, le paquebot, à Saint-Cloud.
Grégoire Lecalot, avec agences
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