Pouvoir d'achat : Bruno Le Maire doit "créer les conditions pour mieux répartir la valeur dans les entreprises", insiste le président de la CFE-CGC François Hommeril
Le président de la CFE-CGC François Hommeril propose de conditionner certains avantages fiscaux adressés aux entreprises à l'ouverture de négociations sur les salaires.
Bruno Le Maire doit "créer les conditions pour mieux répartir la valeur dans les entreprises" réagit lundi 5 juillet sur franceinfo le président de la CFE-CGC François Hommeril. Le ministre de l'Economie a dit vouloir faire de la question du pouvoir d'achat sa priorité absolue.
franceinfo : Que doit faire le gouvernement pour venir en aide aux français sur le pouvoir d'achat ?
François Hommeril : Bruno Le Maire a dit qu'on ne peut pas tout faire, parce que les finances publiques sont contraintes. Je lui donne raison et je ne pense pas que ce soit principalement aux finances publiques de régler les problèmes du pouvoir d'achat en France. La question qui est posée, c'est celle du partage de la valeur, c'est celle du salaire, celle de la participation des salariés à la juste part qui leur revient de la production économique qu'ils contribuent à faire. Je soutiens les initiatives qui sont prises pour venir en assistance aux gens qui sont confrontés à l'explosion du prix de l'essence ou de l'électricité. Mais ça ne va pas régler le problème de fond, qui est de vivre décemment de son travail.
Ce sont les entreprises qui doivent mettre la main à la poche ?
Evidemment c'est compliqué parce qu'il y a une myriade d'entreprises et de conjonctures différentes. Mais il y a des entreprises aujourd'hui dont les résultats sont presque indécents et qui profitent d'une certaine façon de la crise, celles dont le résultat est lié à l'énergie par exemple. Il y a un vrai problème dans la chaine de valeur. Dans le moyen terme, il faut que ce gouvernement et que Bruno Le Maire créent les conditions pour mieux répartir la valeur dans les entreprises.
Mais toutes les entreprises n'ont pas forcément les moyens ?
Je ne veux pas nier cette réalité là. Les entreprises ne sont pas toutes au même endroit dans la chaine de sous-traitance. Mais c'est cela qu'il faut arriver à mettre en régulation. Il y a tout un tas d'entreprises et leurs salariés avec, qui sont soumises à une pression, à un rapport de force économique extrêmement fort et qui font remonter la marge vers les très grandes entreprises qui captent la quasi-totalité de la valeur. Il faut que Bruno Le Maire affiche une volonté politique d'intervenir pour que dans la chaîne de valeur, la valeur soit mieux répartie.
Comment contraindre les entreprises qui font beaucoup de bénéfices à augmenter les salaires ?
Il y a des primes énergie, des primes à la mobilité qui vont être mises à disposition. Nous pensons que l'on pourrait conditionner l'octroi de ces primes là dans les entreprises, l'octroi des avantages fiscaux liés à certaines primes à l'ouverture de négociations sur les salaires, à l'obtention de résultats concrets. Les aides qui sont octroyées ne sont pas suffisamment conditionnées.
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