Bettencourt : nouvelle enquête judiciaire ; et plainte d'Eric Woerth

Entendue lundi à deux reprises par la police, l’ex-comptable des Bettencourt a déclaré avoir retiré 50.000 euros en liquide, le 26 mars 2007, à la demande du gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Fabrice de Maistre.
Si Claire T. a si bonne mémoire, c'est qu'elle notait scrupuleusement tous les retraits et leur destination. Selon Le Monde, les enquêteurs auraient mis la main sur ces carnets à la mi-journée.
Ils souhaitaient, dans la foulée, réentendre l'ex-comptable, mais elle est à présent introuvable. Son avocat avait annoncé dès hier qu'elle partait "se mettre au vert".

Selon les dires de Claire T., Fabrice de Maistre avait évoqué devant elle un financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Et il serait allé lui-même chercher le "complément" des 50.000 euros, soit 100.000 euros supplémentaires, sur un compte suisse avant de remettre le tout, dans une enveloppe kraft, à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne Sarkozy.

Le président Sarkozy a parlé de "calomnies".
Eric Woerth a vigoureusement démenti.
Fabrice de Maistre, réinterrogé hier par les enquêteurs, a nié en bloc.

La police confirme le retrait

Seulement, ce matin, la police confirme le retrait de 50.000 euros, fin mars 2007, à l’agence Grande-Armée de la BNP.

Sur la base de ces allégations, le parquet de Nanterre annonce l’ouverture d’une nouvelle enquête préliminaire de police sur la mise en cause du ministre du Travail. Une enquête disjointe de celle déja ouverte pour "atteinte à la vie privée", qui ne visait que les enregistrements réalisés par l'ancien majordome de Liliane Bettencourt.
_ Ces nouvelles investigations sont confiées à la Brigade financière et à la Brigade de répression de la délinquance sur la personne.

Selon une source proche du dossier, la police va mener un examen complet des comptes de Liliane Bettencourt par des réquisitions à la BNP afin d'obtenir les traces des retraits.
_ Et le juge Philippe Courroye a annoncé à sa hiérarchie qu'il entendait ouvrir encore une autre procédure pour "blanchiment de fraude fiscale" sur les soupçons d'évasion fiscale de la fortune Bettencourt.

Selon un proche de Nicolas Sarkozy, ""c'est normal que le procureur veuille tirer au clair les allégations" de Claire T. L'enquête sera "l'occasion d'éloigner les calomnies d'Eric Woerth", conclut-il.

Histoire de s'en assurer, d'ailleurs, Eric Woerth a finalement décidé de porter plainte pour dénonciation calomnieuse. Dans un communiqué, il “dénonce les accusations mensongères dont il a fait l'objet, en particulier concernant la réception de fonds en espèces au fin de financement illégal d'activité politique”.

Gilles Halais, avec agences