Besancenot planche sur son "Nouveau parti anticapitaliste"
On est encore assez loin de la création officielle du "NPA" (pour "Nouveau parti antilibéral") d'Olivier Besancenot et de ses troupes. Celui-ci ne doit être présenté aux électeurs qu'en janvier 2009, selon les prévisions. Le grand raout de ce week-end est une première pierre à cette création, et les bases de la nouvelle formation sont entre les mains des nombreux comités réunis à la Plaine-Saint-Denis (93).
Les quelque 800 délégués planchent ainsi jusqu'à demain soir sur la construction de cette nouvelle entité, qui doit succéder à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
_ "La construction d'une force de transformation de la société nécessite du
temps, pour rassembler des hommes et des femmes de toutes origines et toutes
cultures" mais, en même temps, "il y a urgence que face à une gauche en état de
sinistrose une nouvelle force soit constituée", a affirmé en ouverture Pierre
François Grond, membre de la direction de la Ligue.
A la mi-journée, les délégués venus de toute la France, ont commencé à
intervenir à la tribune.
Comme pour chaque rassemblement de ce type, le "brainstorming" et les débats vont devoir dépasser querelles et clivages pour que naisse une entente, et permettre la rédaction au final d'une déclaration commune, ainsi que la mise en place d'une structure intégrant des militants non encartés à la LCR.
Meilleur moment ?
L'organisation de ce rendez-vous tombe d'ailleurs à pic pour le leader trotskiste. Ni trop près de la dernière présidentielle, ni trop loin de la prochaine. Après le "non" au traité de Lisbonne voté par les Irlandais, et face à un PS quelque peu embourbé dans sa ligne directrice.
_ Sans oublier les éléments plus "people", à savoir le succès public de la récente émission de Michel Drucker avec Besancenot en invité-vedette, ou les sondages de popularité qui placent régulièrement le porte-parole de la LCR parmi les premières personnalités de gauche, derrière Bertrand Delanoë et Ségolène Royal (ou à égalité avec cette dernière).
Une success story qui doit encore se traduire lors des prochains scrutins, et qui a parfois le don d'agacer certains militants. Ceux-là même, souvent, qui accusent leur parti d'être malgré lui "manipulé" par la droite pour mieux fractionner la gauche.
"Le seul moyen de redonner confiance à des milliers de gens, c'est de faire comprendre qu'il y a une nouvelle force politique qui compte peser et contester l'hégémonie du PS sur le restant de la gauche" résumait Besancenot ce matin dans Le Figaro.
Matteu Maestracci avec agences
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