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Après l'opération du Raid à Toulouse, Marine Le Pen va-t-elle surfer sur le thème de l'insécurité ?

Mercredi 21 février, le Front national a présenté à la presse le programme présidentiel destiné à des millions de Français. Celui-ci devient-il superflu après Toulouse et Montauban ? Marine Le Pen va-t-elle parler uniquement de sécurité ? Analyse.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Marine Le Pen à Montauban parmi les autres candidats (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Mercredi 21 février, le Front national a présenté à la presse le programme présidentiel destiné à des millions de Français. Celui-ci devient-il superflu après Toulouse et Montauban ? Marine Le Pen va-t-elle parler uniquement de sécurité ? Analyse.

Pendant que Marine Le Pen était à la cérémonie militaire en hommage aux parachutistes de Montauban, mercredi 21 mars, son équipe de campagne tenait une conférence de presse pour présenter la brochure programmatique qui va être distribuée aux Français.

"La sécurité revient au premier plan"

Initialement, la candidate devait être présente. Par la force des choses, la brochure déjà imprimée ne mentionnera pas les événements de Toulouse.

Mais pour certains observateurs, le FN n'a même plus besoin de diffuser son programme. Mentionner le nom du tueur présumé, Mohammed Merah suffirait pour récolter des voix et serait plus efficace que le 16 pages couleurs.

A l'AFP, ce midi, Louis Aliot, directeur de campagne de Mme Le Pen s'avouait "incapable de dire" si cela pourra profiter à la candidate du Front national. Une prudence qui s'explique à la fois par la volonté de ne pas donner l'impression de récupérer politiquement ce drame et une incertitude réelle sur son impact.

Néanmoins pour M. Aliot, cet événement marque "un tournant dans la campagne présidentielle le thème de la sécurité revenant au premier plan".

Fondamentalisme absent de sa brochure

Dès ce matin, c'est l'angle d'attaque choisie par Mme Le Pen dans les médias. "Le risque fondamentaliste a été sous-estimé en France", déclare-t-elle sur I-Télé.

"Des groupes politico-religieux se développent face à un certain laxisme. Il faut maintenant mener cette guerre contre des groupes politico-religieux fondamentalistes qui tuent nos enfants chrétiens, nos jeunes hommes chrétiens, nos jeunes hommes musulmans et les enfants juifs", poursuit-elle.

Mais,elle-même, évoque-t-elle ce risque dans sa brochure ? Emploie-t-elle le mot de fondamentaliste dans ses 16 pages ? Les chapitres sur l'immigration, la sécurité ou encore la laïcité arrivent aux pages 5, 6 et 7. Et à aucun moment, il n' y a la mention du mot fondamentaliste ou d'expression de la même racine sémantique. Mais elle l' utilise régulièrement au cours de ses meetings.

Elle parle de "l'infiltration d'élements politico-religieux étrangers" dans un petit paragraphe consacré au financement des lieux de culte.

Pouvoir d'achat en une

Le début du document évoque avant tout les questions économiques et budgétaires, conformément à l'axe adopté lors de son début de campagne.

Celui-ci ne s'est pas avéré payant. Parler de sécurité, dans le contexte actuel lui permet donc de rebondir sans apparaître comme un changement de cap de dernière minute. Sous-entendu, ce sont les circonstances qui m'y poussent, pas une stratégie de remplacement.

"La question du pouvoir d'achat reste au coeur des préoccupations des Français", témoigne Nicolas Bay, un des coordinateurs de la brochure. "Sur les questions de sécurité ou d'immigration, on a une légitimité. On n'a pas forcément besoin de les mettre en première page", explique-t-il.

Intervient-elle dans un mauvais timing ? Est-elle en décalage par rapport à l'actualité ? "Non", répond M. Bay. "Elle a été structurée au moment même où on nous accusait de revenir à nos fondamentaux sécuritaires", explique-t-il.

Bénéfice électoral ?

Mais, il reconnaît qu'à partir de demain, après le moment de compassion, la place est au débat pour savoir "qui est responsable politiquement ? "

"L'attitude des personnalités dans cette affaire a été révélatrice", poursuit-il reprenant ainsi la philosophie du communiqué de Wallerand de Saint-Just, titré "Aux salauds".

Selon les sociologues électoraux, le drame de Toulouse bénéficierait plus à Nicolas Sarkozy qu'à Mme Le Pen. Il faudra attendre les prochaines enquêtes d'opinion.

En revanche, au FN on est soulagé que le tueur présumé ne soit pas issu d'une mouvance néo-nazie. Car alors, il était sûr que les intentions de vote dégringolaient.

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