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Annoncé lundi soir, appliqué mardi, le remaniement comprend l'arrivée de trois nouveaux membres au gouvernement

Il s'agit du député UMP chiraquien François Baroin, le député UMP, issu de la défunte UDF, Marc-Philippe Daubresse et le député villepiniste de l'Essonne Georges Tron.Le cinquième gouvernement de François Fillon compte désormais 40 membres dont 19 ministres, loin de l'équipe "resserrée", désirée par Nicolas Sarkozy en 2007.
Article rédigé par France2.fr
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De gauche à droite, Marc-Philippe Daubresse, Georges Tron, Francois Baroin et Eric Woerth (AFP)

Il s'agit du député UMP chiraquien François Baroin, le député UMP, issu de la défunte UDF, Marc-Philippe Daubresse et le député villepiniste de l'Essonne Georges Tron.

Le cinquième gouvernement de François Fillon compte désormais 40 membres dont 19 ministres, loin de l'équipe "resserrée", désirée par Nicolas Sarkozy en 2007.

Lourdement battu aux élections régionales en Aquitaine dimanche, Xavier Darcos qui devait conduire la réforme majeure du quinquennat de Nicolas Sarkozy, celle des retraites, quitte le gouvernement. Il est remplacé par le ministre du Budget, Eric Woerth, dont le portefeuille actuel est confié au député UMP chiraquien François Baroin.

Député-maire de Troyes (Aube), François Baroin fut ministre de l'Outre-mer et de l'Intérieur de Jacques Chirac dont il est très proche.

Le Haut commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives Martin Hirsch est également partant. Ce dernier, qui avait plusieurs fois indiqué qu'il quitterait le gouvernement une fois sa mission accomplie (création du RSA) présidera désormais l'Agence du service civique. Il est remplacé par le député UMP Marc-Philippe Daubresse, centriste de l'UMP qui fut ministre du Logement de Jean-Pierre Raffarin.

Enfin, le député villepiniste de l'Essonne Georges Tron est nommé secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique.

Le chef de l'Etat doit s'exprimer après le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement de François Fillon, le 6ème depuis son arrivée à Matignon, en mai 2007.

Réactions politiques
Le Parti socialiste a estimé lundi qu'il n'était pas à la hauteur du message envoyé par les Français lors des élections régionales de dimanche. "La France a besoin d'un changement de politique, pas d'un remaniement cosmétique", peut-on lire dans un communiqué. "Si c'est là la seule réponse que le Président de la République compte apporter, elle est totalement hors sujet".

"On assiste à un simple jeu de strapontins musicaux alors que les Français attendaient une autre partition économique, sociale et environnementale. Nicolas Sarkozy ne veut pas entendre la voix de ceux qui se sont exprimés pour condamner sa politique gouvernementale injuste et inefficace", a commenté Claude Bartolone (PS).

Le député européen Vert Daniel Cohn-Bendit a ironisé lundi sur les changements au sein du gouvernement décidés par Nicolas Sarkozy. "Si on se pose la question du remaniement, vu que c'est lui qui mène toutes les politiques et que ça va mal, il faudrait un remaniement à l'Elysée", a-t-il déclaré sur Canal Plus. "Sarkozy ne sait pas ce qu'il fait, il ne comprend pas ce qu'il fait, je dis ça sérieusement, je ne veux pas l'attaquer", a-t-il ajouté.

Même sévérité du côté du député gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, à la tête du mouvement Debout la République: "Le président et sa majorité n'ont pas compris l'attente immense qui existait. Dans une incohérence totale, ils ont continué à mener la même politique que leurs prédécesseurs. Seules les paroles ont été musclées, le décalage n'en a été que plus fort entre l'attente et le résultat. La perte de crédibilité et l'incohérence se sont amplifiées. Voilà pourquoi ce n'est pas une alternance de plus au profit de la gauche bien-pensante ou un remaniement supplémentaire de la droite libérale qui vont changer quoi que ce soit, si l'on veut que les Français retrouvent un espoir et le chemin des urnes."

"La question de savoir si le président de la République peut encore conduire sa famille politique à la victoire en 2012 ne se pose même plus", s'est aussi interrogé Nicolas Dupont-Aignan.

Le FN a ironisé: "Voilà que Nicolas Sarkozy nous inflige maintenant les has been de la Chiraquie et les never been de la Villepinie."

"Remanier le gouvernement sans changer radicalement de politique revient à nier le vote des Français lors des élections régionales, a estimé lundi le Parti communiste. Les scrutins des 14 et 21 mars "ont traduit une défiance sans précédent à l'égard du chef de l'Etat et de son gouvernement" mais Nicolas Sarkozy "lance une opération d'enfumage des Françaises et des Français".

Dans un communiqué, l'UMP s'est au contraire félicitée de ce remaniement limité "qui témoigne de la volonté de l'exécutif de rassembler toutes les sensibilités de la majorité présidentielle, soit les courants de droite chiraquien (François Baroin) et villepiniste (Georges Tron).

Le remaniement intervient à la veille d'une réunion des députés UMP et avant une prise de parole jeudi de Dominique de Villepin qui va annoncer le lancement d'un nouveau mouvement politique.

Inquiétudes des syndicats sur le nouveau interlocuteur au ministère du travail
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a dit lundi espérer que les syndicats auront, en la personne d'Eric Woerth comme ministre du Travail, "un ministre, et non des ordinateurs de Bercy comme interlocuteur". "M. Woerth est pour l'instant réputé comme le fondateur de la Révision générale des politiques publiques, de la baisse des effectifs de la fonction publique, du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, ce qui entraîne de lourds contentieux dans l'ensemble des services publics (...)", a-t-il répondu sur France Info, interrogé avant l'annonce officielle du changement d'affectation du ministre du Budget.

Il a d'autre part regretté qu'"on use les ministres du Travail au ryhme d'un par an". "Ca devient un contrat à durée déterminée", a-t-il ironisé dans Mots Croisés lundi soir, sur France 2. Selon le leader cégétiste, "chaque ministre (ayant occupé le portefeuille du Travail,), qui est resté peu de temps au ministère, s'est caractérisé par des réformes régressives".

Une analyse partagée par le secrétaire général de la CFDT François Chérèque qui a déploré mardi, au lendemain du remaniement gouvernemental, que Nicolas Sarkozy "zappe les ministres du Travail". Pointant "une grande précarité dans le poste du ministre du Travail", François Chérèque a ironisé sur France Inter: "Dans la campagne présidentielle, la valeur travail était numéro un. Et on zappe les ministres du Travail comme si c'était un ministère technique avec moins d'importance."

Sur les retraites, si l'objectif est qu'Eric Woerth ne mène "qu'une réforme financière et non une réforme de justice sociale, ce sera difficile", a estimé François Chérèque. Interrogé sur le ministre du Travail partant, Xavier Darcos, le leader cédétiste a rétorqué: "On n'a pas eu le temps de voir qu'il était arrivé qu'il était déjà parti, comme son prédécesseur Brice Hortefeux".Quant au nouveau secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, il est "inconnu au bataillon", pour le dirigeant syndical.

Retour sur huit heures de tractations
Au lendemain de la défaite de la droite aux régionales, les rumeurs sur "le remaniement technique" ont été bon train lundi, d'autant que les discussions entamées dès 9h00, se sont poursuivies toute la journée à l'Elysée.

19h26: l'Elysée annonce le remaniement technique.

16h30: Le villepiniste Jean-Pierre Grand semble confirmer l'entrée de Georges Tron dans le futur gouvernement. "Ca a l"air de se caler pour lui", dit-il sur 20minutes.fr

16h00: Selon lemonde.fr, l'agenda d'Eric Besson laisserait entendre que le ministre de l'immigration conserverait son poste dans le prochain gouvernement.

13h11: Vers un remaniement de cinq à six personnes (source UMP) Le président Nicolas Sarkozy et le premier ministre François Fillon s'apprêteraient à procéder à un remaniement ministériel touchant cinq à six personnes, a-t-on appris lundi auprès d'une source proche de la direction de l'UMP. "Le ministre du Travail Xavier Darcos serait le seul poids lourd touché. Le reste, ce sont des secrétaires d'Etat", a précisé cette source.

12h33 Marc-Philippe Daubresse, député du Nord, serait pressenti pour faire son entrée au gouvernement.

12h25: Eric Besson, actuel ministre de l'Immigration, a été reçu à l'Elysée, tout comme Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives.

12h22: Dans certains ministères, comme celui de Patrick Devedjian (Relance), les locataires faisaient leurs cartons, affirme l'AFP.

12h17 : Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, est arrivé à Matignon peu avant midi pour un entretien. Devaient suivre dans l'après-midi Bernard Accoyer, président UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, patron des députés UMP, Gérard Longuet, chef de groupe des sénateurs UMP, et Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP.

11h47: Le président de la République aurait aussi reçu Jean-François Copé.

11h44: Nicolas Sarkozy aurait décidé de se séparer du ministre du Travail Xavier Darcos, lourdement battu aux élections régionales en Aquitaine, déclarent lundi des sources gouvernementales et parlementaires citées par Reuters.

11h26: François Baroin, député-maire UMP de Troyes (Aube), devrait entrer au gouvernement comme ministre du Budget, un poste actuellement occupé par Eric Woerth, a indiqué une source proche de l'UMP, lundi à l'AFP.

10h47: Jean-Pierre Raffarin demande un vote de confiance: l'ancien premier ministre souhaite que François Fillon fasse un discours de politique générale devant l'Assemblée et demande un vote de confiance sur les réformes.

10h20: François Fillon est de retour à Matignon

10h00: François Baroin est reçu à l'Elysée

9h00: François Fillon est reçu à l'Elysée

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