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Soupçons de fraude concernant 20 assistants du Front national au Parlement européen

Le Parlement européen a saisi l'organisme antifraude de l'UE pour d'éventuelles irrégularités financières commises par le Front national.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Florian Philippot et Marine Le Pen, le 9 mars 2015, lors d'une conférence de presse à Metz (Moselle). (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)
Martin Schulz, le président du Parlement européen a saisi, lundi 9 mars, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) des cas litigieux de 20 assistants parlementaires engagés par les 24 députés européens du FN, a-t-il indiqué à France 2, confirmant une information du journal Le Monde.
 
Il s'agit d'enquêter sur d'éventuelles irrégularités financières commises par le Front national concernant des salaires versés par le budget européen à des assistants parlementaires, alors que ceux-ci "sont fortement suspectés de ne jamais travailler sur le front européen", développe Le Monde"L'administration du Parlement européen a constaté la présence de 20 assistants de parlementaires européens à des postes officiels [du FN] alors que ceux-ci doivent nécessairement et directement travailler à l'exercice du mandat parlementaire des députés européens", a indiqué le Parlement.

Marine Le Pen annonce une plainte

 
Les assistants en question sont, pour la plupart, présents dans l’organigramme du FN, ajoute Le Monde. Certains occupent ainsi des postes stratégiques, comme conseillers spéciaux de Marine Le Pen ou au sein du cabinet du président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen. De son côté, la présidente du parti a indiqué sur Twitter qu'elle allait porter plainte contre Martin Schulz pour "dénonciation calomnieuse".

Adresse : siège du FN, Nanterre

Le préjudice représenterait 7,5 millions d'euros pour l'ensemble de la législature, a indiqué une source parlementaire, confirmant les chiffres avancés par Le Monde. "L'organigramme de la direction nationale du parti reprend 4 assistants accrédités (à Strasbourg ou à Bruxelles) et 16 assistants locaux (dans les circonscriptions). Parmi les assistants locaux concernés, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d'exécution l'adresse du siège du Front national à Nanterre", détaille le Parlement européen.

"De plus, la description de leur fonction contractuelle avec le député diffère en tout point de la nature des fonctions détaillées dans l'organigramme du Front national ou sur le site internet du parti. Par ailleurs, toujours selon cet organigramme, certains assistants ne travaillent pas pour le député auquel ils sont liés par un contrat de travail", insiste encore le Parlement.

"Ce n'est pas au Parlement de tirer des conclusions, c'est à l'Olaf de se prononcer en sa qualité d'organisme anti-fraude de l'UE", a réagi lundi soir le porte-parole du Parlement européen. L'Olaf doit désormais décider ou non d'ouvrir une enquête, qui prendra plusieurs mois.

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