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Affaire Cahuzac : pourquoi la droite menace de quitter la commission d'enquête

Les députés de l'opposition ont suspendu leur participation à la commission après le refus par les élus de la majorité d'entendre Jean-Marc Ayrault.

Article rédigé par franceinfo
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Le député UMP de Seine-et-Marne Christian Jacob, à l'Assemblée nationale, le 18 juin 2013. (MAXPPP)

Les députés UMP ont décidé de suspendre leur participation à la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de l'affaire Cahuzac, mercredi 24 juillet. Raison invoquée: les députés PS se sont opposés à ce que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, soit auditionné. Une décision prise à dix voix contre huit, selon des participants cités par l'AFP.

"Nous allons nous réunir et nous aviserons, en fonction d'éventuels éléments nouveaux, a réagi Philippe Houillon, député UMP et vice-président de la commission d'enquête. "Notre volonté n'est pas de saboter quoi que ce soit", a-t-il assuré.

L'UMP fait part de son impatience…

"Je pense que les parlementaires de l'UMP ont été assidus et extrêmement patients, alors même que messieurs Valls, Moscovici, Fouks, Cahuzac et madame Taubira nous ont tous dit que personne n'a parlé de rien à personne et qu'une bombe est tombée sur le gouvernement le 4 décembre", date de diffusion de l'enregistrement par Mediapart, a commenté Philippe Houillon. Les parlementaires de l'opposition ont été particulièrement agacés par la nouvelle audition de Jérôme Cahuzac, mardi, au cours de laquelle il a déclaré avoir oublié si, oui ou non, il avait participé à une réunion informelle avec François Hollande, le Premier ministre et le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, le 16 janvier. 

Dans ce contexte, l'élu présente le vote du PS comme un affront. "Cette décision n'est pas acceptable. Nous avons donc quitté physiquement la commission et n'assistons pas à l'audition de Jean-Louis Bruguière en ce moment [mercredi soir]."

… met en doute la parole de Taubira et Moscovici… 

Dans les couloirs du palais Bourbon, le chef de file de l'UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, a par ailleurs évoqué les nouvelles révélations du jour, concernant cette fois Christiane Taubira. "On est dans une situation invraisemblable où la garde des Sceaux dit sous serment qu'elle n'avait pas d'informations sur l'instruction de l'affaire Cahuzac, or démonstration est faite que le procureur général lui a fait passer toutes les informations", a-t-il commenté, faisant allusion aux affirmations du Canard enchaîné selon lesquelles Christiane Taubira était informée très régulièrement de l'état d'avancement de l'instruction de l'affaire Cahuzac.

"On a aussi deux ministres [Cahuzac et Moscovici] qui disent des choses différentes sur cette réunion du 16 janvier, à laquelle a participé le président de la République. Donc il faut absolument que Jean-Marc Ayrault vienne s'expliquer devant la commission", a tranché Christian Jacob.

… et attaque le PS sur la transparence

Entendre Jean-Marc Ayrault "n'apporterait rien", a fait valoir le rapporteur PS de la commission, Alain Claeys, pour expliquer le vote des membres de la commission d'enquête. 

"Ce n'est pas très malin de la part de la majorité [socialiste]", a estimé Philippe Houillon. "Soit tout est parfaitement transparent, c'est un mot à la mode, et Jean-Marc Ayrault nous dit ce qu'il s'est passé. Après, si on nous refuse cette audition, on peut penser qu'il y a des choses à cacher", a-t-il estimé.  

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