"Ça y est, j'ai les sous !" : la phrase que Bernard Tapie n'a jamais prononcée
Un ancien proche a affirmé que l'homme d'affaires avait prononcé cette phrase, le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy, avant de revenir sur ses propos.
"Ça y est, j'ai les sous !" C'est ce qu'aurait lancé Bernard Tapie, le 6 mai 2007, le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Benoît Bartherotte, un ancien proche de l'homme d'affaires, lui a attribué cette phrase dans un entretien au journal Sud Ouest publié mercredi 12 juin. L'intéressé a démenti jeudi avoir tenu ces propos, et Benoît Bartherotte a reconnu dans la foulée "une interprétation". Mais il s'est dit convaincu que Bernard Tapie "comptait bien" à l'époque obtenir un arbitrage dans ses démêlés avec le Crédit lyonnais. Retour sur cette vraie-fausse révélation.
Acte 1 : le récit de Bartherotte
Benoît Bartherotte est un homme d'affaires bordelais qui a connu Bernard Tapie dans les années 80. "En 2007, le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, on l'a tous vu exulter : 'Ça y est, j'ai les sous !'", a-t-il raconté à Sud-Ouest. Ce soir-là, Bernard Tapie "semblait sûr de lui, l'avenir a prouvé qu'il avait raison, mais à court terme", a-t-il poursuivi.
Pour convaincre l'Etat de choisir la voie de l'arbitrage pour régler son différend avec le Crédit lyonnais, procédure qui lui a rapporté 403 millions d'euros en 2008, Bernard Tapie, "tel que je le connais, estime Bartherotte, aura su promettre un arrangement électoral, comme par exemple se présenter à une élection pour bloquer la gauche à un moment décisif". "Le problème aujourd'hui ne viendrait-il pas du fait que le contrat n'a pas été rempli ?", s'interroge-t-il.
Acte 2 : le démenti de Tapie
Bernard Tapie s'est dit scandalisé et a démenti ces propos, jeudi matin. "Ce type dit n'importe quoi sur moi." "Le soir de l'élection de Sarkozy, j'étais chez moi, avec mes parents, mes enfants, et sauf si ce monsieur était caché dans un placard à balais, je ne vois pas comment il a pu entendre ce que je disais ce soir-là", a-t-il affirmé à l'AFP.
"Que les médias reprennent cette info-là pour en faire une info majeure, ça prouve qu'on est en train de changer de monde", a-t-il encore regretté.
Acte 3 : l'"interprétation" de Bartherotte
Benoît Bartherotte a reconnu jeudi qu'il n'était pas avec Bernard Tapie au soir de l'élection de Nicolas Sarkozy. Mais "quand il a fait le tour des plateaux de télévision en exultant, on comprenait 'ça y est, j'ai les sous', il est évident qu'il avait fait élire Sarkozy et qu'il estimait qu'on lui devait un renvoi d'ascenseur", a-t-il affirmé sur BFMTV. "Mon propos est imagé mais il est extrêmement clair, c'est l'interprétation de quelqu'un qui connaît bien son sujet", a-t-il plaidé.
Pour Benoît Bartherotte, Bernard Tapie "comptait bien" sur une décision d'arbitrage, "et c'est pour cela qu'il avait pris une position très tranchée en faveur de Sarkozy" lors de la campagne de 2007, a-t-il ajouté sur i-Télé. Bernard Tapie, qui représente "3%, 5% des Français", "sait très bien qu'avec ça on fait l'élection présidentielle, le petit différentiel qui permet de pencher d'un côté ou de l'autre".
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