Affaire Tapie : la procédure d'arbitrage remise en cause par les policiers de la brigade financière
Selon "Le Monde", les enquêteurs ont conclu que l'homme d'affaires n'avait subi aucun préjudice lors de la revente d'Adidas par le Crédit lyonnais.
Le choix de la procédure controversée d'arbitrage pour solder le contentieux qui opposait Bernard Tapie au Crédit lyonnais dans la revente d'Adidas est une nouvelle fois remis en cause. Selon les informations publiées par Le Monde, jeudi 11 septembre, les policiers de la brigade financière qui enquêtent sur le dossier Tapie ont conclu que l'homme d'affaires n'avait subi aucun préjudice lors de la revente de l'équipementier sportif en 1993.
"Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres", conclut le rapport des enquêteurs, cité par le quotidien du soir. L'arbitrage n'était donc, à leurs yeux, ni nécessaire ni fondé. Or, la sentence arbitrale, prononcée en 2008, avait octroyé quelque 403 millions d'euros à Bernard Tapie - dont 45 millions d'euros au titre du préjudice moral.
Soupçons sur un "simulacre" d'arbitrage
Les juges d'instruction soupçonnent que cette sentence soit le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval du pouvoir de l'époque. Sont notamment mis en cause les liens qui existaient entre un des trois juges arbitres, Pierre Estoup, et le camp Tapie.
"Faut arrêter tout ce cirque", a réagi Bernard Tapie au micro de France info, condamnant la façon dont ce dossier est traité par les magistrats, les policiers et les journalistes.
Dans cette affaire, Bernard Tapie a été mis en examen. Mais aussi l'un des juges-arbitres, Pierre Estoup, et l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard, pour "escroquerie en bande organisée". L'ex-ministre de l'Economie et actuelle directrice du FMI est la dernière mise en examen en date, pour "négligence".
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