Violences en Corse : le député nationaliste Paul-André Colombani dénonce "l'inertie du gouvernement"
Paul-André Colombani, député Parti nationaliste corse de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, revient sur franceinfo sur les nouveaux incidents qui ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi à Ajaccio, en Corse, huit jours après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles.
"Nous avons toujours appelé au calme, nous avons voulu sortir la Corse des chemins de la violence et malheureusement aujourd'hui nous y sommes à nouveau confrontés à cause de l'inertie de ce gouvernement ces dernières années sur la question corse", a dénoncé vendredi 11 mars sur franceinfo Paul-André Colombani, député Parti nationaliste corse de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, alors que des manifestations en soutien à Yvan Colonna se sont poursuivies jeudi sur l'île.
franceinfo : De nouveaux affrontements entre policiers et manifestants ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi. Appelez-vous au calme ?
Paul-André Colombani : Bien sûr que nous appelons au calme. Nous avons toujours appelé au calme, nous avons voulu sortir la Corse des chemins de la violence et malheureusement aujourd'hui nous y sommes à nouveau confrontés à cause de l'inertie de ce gouvernement ces dernières années sur la question corse. La colère n'est pas que chez les jeunes, elle est partagée par l'ensemble de la société civile corse. Il faut la vérité sur cette affaire, qu'on arrive à comprendre pourquoi ces gens-là ne peuvent pas bénéficier de l'état de droit.
Que reprochez-vous à l'Etat ?
Comment a-t-on pu mettre en présence un détenu, qu'on disait le plus à surveiller de France, avec un des hommes les plus dangereux de France ? Il y a des choses qui ne sont pas claires. Comment a-t-on pu les laisser huit minutes sans que personne ne s'en aperçoivent ? Il va falloir répondre à ces questions au niveau de la pénitentiaire, mais bien au-delà. On a refusé de lever leur statut de détenu particulièrement surveillé.
Ce statut a été levé pour Yvan Colonna. Etes-vous satisfait ?
C'est du cynisme. On aurait voulu éteindre le feu avec une bonbonne d'essence qu'on n'aurait pas fait mieux. Je suis très en colère. Il y a deux autres prisonniers [Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, membres eux aussi du "commando Erignac"] qui ont largement purgé leur peine, ont le droit à ce qu'on lève leur statut de détenu particulièrement surveillé. Ils peuvent aussi bénéficier d'une liberté conditionnelle mais à chaque fois les décisions prises sont étranges. On va demander une commission d'enquête parlementaire pour éclaircir tout ça. Ils ne sont pas en sécurité et nous n'avons pas cessé d'alerter. Aujourd'hui, il y a un seul autiste dans ce pays, c'est le gouvernement. Il faut sortir de ce déni et appliquer le droit en vigueur en France. Il faut que ces prisonniers puissent purger leur peine en Corse.
Attendez-vous la visite de Jean Castex ou de Gérald Darmanin ?
Bien évidemment qu'il faudra que quelqu'un se déplace. Le Premier ministre avait annoncé sa venue en novembre et on l'attend encore. On se retrouve avec des gens qui sont dans l'incapacité de gérer le dossier corse parce qu'il y a un déni de la question politique en Corse.
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