Le meurtrier d'Yvan Colonna "voulait se payer quelqu'un de connu", estime le directeur de la prison d'Arles
Franck Elong Abe a expliqué aux enquêteurs avoir agressé Yvan Colonna dans la salle de sport de la prison car il avait "blasphémé".
Comment Yvan Colonna est-il mort ? Le meurtrier de l'indépendantiste corse "voulait se payer quelqu'un de connu", a estimé, mercredi 30 mars, Marc Ollier, le chef de la prison d'Arles (Gard), où le militant a été assassiné. Devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, le chef de l'établissement pénitentiaire a dit ne pas croire à l'explication d'un "blasphème" prononcé par le détenu corse.
"Jusqu'au 2 mars, aucun de vous n'en avait entendu parler. Qu'est-ce qu'il pouvait faire pour être connu et pas être le petit jihadiste inconnu parmi X en France? Agresser (...) qui, sinon le plus connu sur la prison, Yvan Colonna", a-t-il déclaré.
Un blasphème d'Yvan Colonna en prison ? Marc Ollier ne juge pas l'hypothèse "crédible".
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"C'est mon sentiment, c'est mon impression, je n'ai pas de preuves", a ajouté celui qui a pris ses fonctions le 1er mars, veille de la violente agression d'Yvan Colonna, qui purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio. Tombé dans le coma après son agression, Yvan Colonna est décédé le 21 mars.
"Ca ne me parait pas très crédible"
Son meurtrier, Franck Elong Abe, 36 ans, a expliqué aux enquêteurs avoir agressé Yvan Colonna dans la salle de sport de la prison "pour riposter contre celui qui a blasphémé". "Ca ne me paraît pas très crédible. C'est quelqu'un qui était très ouvert avec les détenus musulmans, même ceux qui ne partageaient pas les mêmes opinions que lui", a assuré Marc Ollier.
Un meurtre pour ne pas rester "le petit djihadiste inconnu parmi des centaines" : Marc Ollier partage, avec émotion, son sentiment sur l'agression fatale de Yvan Colonna par Franck Elong Abé. #DirectAN #Corse pic.twitter.com/gjx7Ejv0wK
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Le chef d'établissements s'est dit très ému depuis le visionnage de l'agression, filmée par les caméras de surveillance. Yvan Colonna qui était allongé en train de faire des pompes "ne pouvait pas se défendre". Interrogé par les députés, il a démenti que certains détenus aient entendu des "cris", mentionnant seulement des "petits bruits comme quelqu'un qui halète parce qu'il fait du sport".
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