Agression d'Yvan Colonna : son avocat dénonce une décision "cynique" après sa radiation du fichier des détenus particulièrement signalés

"Je ne sais pas comment on peut imaginer qu'une décision aussi incompréhensible, cynique, inhumaine, puisse être comprise comme un signe d'apaisement", a déploré sur franceinfo mardi 8 mars maître Emmanuel Mercinier-Pantalacci, avocat d'Yvan Colonna. Matignon a annoncé la radiation du détenu corse du fichier des détenus particulièrement signalés (DPS), moins d'une semaine après son agression dans la prison d'Arles. Celui qui a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuite opur l'assassinat du préfet Erignac a été attaqué par un codétenu. Il est depuis dans le coma. Le parquet antiterroriste s'est saisi des faits. Le statut de DPS l'empêchait jusqu'ici d'être transféré vers une prison corse.

franceinfo : Comment réagissez-vous à l'annonce de Matignon concernant votre client ?

Emmanuel Mercinier-Pantalacci : Il m'est difficile de ne pas vous faire part de ma stupeur quant au fond et à la forme de cette décision, de ne pas faire un lien entre les heurts qui secouent actuellement l'île et la nécessité qui est apparue au gouvernement de prendre cette décision. Sur le fond, je ne sais pas comment on peut imaginer qu'une décision aussi incompréhensible, cynique, inhumaine, puisse être comprise comme un signe d'apaisement et non pas comme un encouragement à la rébellion. Je ne comprends pas comment on peut imaginer que cette décision puisse être comprise comme juste, saine et rassérénante.

Qu'est-ce qui vous attriste le plus dans cette annonce ?

Quelle nécessité de prendre cette décision maintenant ? Il est entre la vie et la mort depuis six jours, il a le statut statut de détenu particulièrement signalé depuis vingt ans. Pourquoi ne pas attendre de savoir quelle va être l'issue de ce coma, qu'on connaîtra dans quelques jours peut-être ? Je ne comprends pas, sauf à faire preuve de cynisme.

Est-ce une décision politique pour vous ?

Ce n'est pas un point de vue, c'est un fait. C'est une décision prise par le Premier ministre et dont celui-ci dit qu'elle est prise à la demande du président de la République.