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Agression d'Yvan Colonna : "Je ne peux pas garantir une surveillance constante de tous les détenus", reconnaît le directeur de l'administration pénitentiaire

Yvan Colonna, condamné en 2011 pour l'assassinat du préfet Erignac, a été violemment agressé le 2 mars par un détenu à la prison d'Arles dans les Bouches-du-Rhône.

Article rédigé par franceinfo
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Manifestation de soutien à Yvan Colonna à Bastia, le 13 mars 2022. (CHRISTIAN BUFFA / MAXPPP)

"Je ne peux pas garantir qu'il y a une surveillance constante de tous les détenus", a concédé mercredi 16 mars, Laurent Ridel, le directeur de l'administration pénitentiaire lors de son audition par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Les députés ont cherché à obtenir des informations sur les circonstances dans lesquelles l'assassin du préfet Erignac en 1998, Yvan Colonna, a été violemment agressé le 2 mars par un détenu. Ce dernier purgeait notamment une peine de neuf ans pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme", à la prison d'Arles.

Laurent Ridel a précisé que cette tentative d'assassinat "n'est pas la conséquence d'une suroccupation" de la maison d'arrêt d'Arles. La situation des détenus corses cristallise les tensions entre les insulaires et l'Etat français depuis des années. Le directeur a également indiqué que cette maison d'arrêt comprend 54 caméras mais qu'il est "matériellement impossible pour un agent de visionner parfaitement 54 caméras. (...) Il n'est pas possible de surveiller 24h sur 24 toutes les caméras" de la maison d'arrêt d'Arles, selon le directeur de l'administration pénitentiaire.

Le 2 mars, jour de l'agression, les surveillants pénitentiaires avaient décidé de ne pas privilégier le visionnage des caméras de la salle d'activité sportive où s'est déroulée l'agression d'Yvan Colonna, a indiqué Laurent Ridel à l'Assemblée nationale. A la question posée par le député nationaliste corse Jean-Félix Acquaviva de savoir si un témoin direct a pu assister à l'agression, Laurent Ridel s'est dit ne pas être en mesure de répondre même si "ce n'est pas le cas selon les remontées" dont il dispose et dit avoir "parfaitement conscience de la gravité de la situation". "Je n'aurai pas l'outrecuidance de vous dire que toutes les décisions étaient parfaites", a reconnu Laurent Ridel.

Deux enquêtes en cours

Le directeur de l'administration pénitentiaire a ajouté que les détenus particulièrement signalés (DPS) n'ont pas interdiction de pratiquer des activités ou de travailler. Il ne s'était "rien passé d'exceptionnel ce matin-là" avant l'agression,"ils n'ont pas de restriction de droits".

De son côté, le député LR Eric Ciotti, soutien de Valérie Pécresse, candidate à la présidentielle, a demandé à ce que le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti soit également auditionné par la commission des lois de l'Assemblée, car selon lui la responsabilité dans cette affaire est "politique". Laurent Ridel précise enfin que 240 détenus sont considérés comme des DPS, dont 55 terroristes islamistes.

Par ailleurs, les députés corses qui sont intervenus pendant l'audition ont tour à tour demandé pourquoi Yvan Colonna n'a pas pu être incarcéré à la prison de Borgo en Corse, il s'agit d'une demande récurrente des militants nationalistes corses pour les détenus corses emprisonnés sur le continent. Deux enquêtes sont en cours, une menée par l'administration pénitentiaire et l'autre conduite par le PNAT.

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