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"Cela ne vaut pas soutien à Denis Baupin" : François de Rugy embarrassé par un dîner organisé à son ministère

Le ministre de la Transition écologique a invité plusieurs de ses amis écologistes au ministère, dont Denis Baupin, la semaine précédant le procès en diffamation intenté par l'ancien député contre nos confrères de France Inter et Mediapart. François de Rugy assure que cette invitation ne vaut pas soutien

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, le 8 février 2019. (LOIC VENANCE / AFP)

François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, a invité plusieurs de ses amis écologistes dans les murs de son ministère, à l’hotel de Rauquelaure, boulevard Saint-Germain. Jusque-là, d’aucuns diront que la chose est banale. Sauf que parmi la vingtaine de convives présents, dont beaucoup d’élus ou d’anciens élus, comme Jean-Vincent Placé, figurait… Denis Baupin. La date du dîner tombe mal, puisque celui-ci se tient la semaine précédant le procès en diffamation intenté par l'ancien député contre nos confrères de France Inter et Mediapart. Un procès auquel n'a pas participé l'intéressé, mais qui a vu à nouveau la parole se libérer, notamment celle de Cécile Duflot qui est venue témoigner.

Le rendez-vous embarrasse jusqu’à ses participants

Le dîner est apparemment embarrassant. Interrogée sur le rendez-vous par un de nos journalistes, l'une des participantes lui raccroche au nez. François de Rugy, lui, explique à franceinfo que le dîner était prévu de longue date. Le numéro 2 du gouvernement assurant par ailleurs qu'il n'avait pas connaissance du procès : s’il l’avait su, assure-t-il, le rendez-vous n’aurait jamais eu lieu… François de Rugy concède ainsi un télescopage de dates, mais se défend : "Bien sûr que le dîner ne vaut pas soutien à Denis Baupin."

Faute ou maladresse ?

Un témoin du procès a dénoncé "un dîner entre potes, harceleurs ou protecteurs d'harceleurs qui se serrent les coudes". Et si le ministre plaide la maladresse, dans les couloirs de l’Assemblée, l’explication peine à convaincre. "Je suis inquiet pour son cabinet, il faut qu’il change de collaborateurs", ironise le socialiste Luc Carvounas. Le député LR Daniel Fasquelle ne croit pas non plus à l'erreur d'inattention : "Quand on est ministre de la République, on doit être attentif à chacun de ses gestes, et aux personnes que l’on rencontre."

Un ministre de la République doit se tenir à l’écart de ce genre d’affaires. C’est plus qu’une maladresse, c’est une faute.

Daniel Fasquelle

à franceinfo

Une "faute" ou une "maladresse" : le centriste de l’UDI Michel Zumkeller laisse le bénéfice du doute au ministre mais ne cache pas son étonnement. "Dans un contexte pareil, il était urgent d’attendre et de ne surtout pas l’inviter, estime le député. On a parfois du mal à comprendre ces maladresses, ça paraît tellement évident qu’il ne faut pas le faire… On peut se mettre à la place de tous ceux qui sont concernés, ça paraît quand même très déplacé."

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