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Procès Balkany : "La justice signe la fin de la récréation, il faut qu'ils assument leurs actes", estime Anticor

Pour Jean-Christophe Picard, président de l'association Anticor, invité de franceinfo lundi, les époux Balkany, qui doivent être jugés à partir de lundi pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée, doivent répondre de leurs actes.

Article rédigé par franceinfo
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Patrick Balkany, le 9 août 2017. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Patrick et Isabelle Balkany doivent être jugés à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le maire LR de Levallois-Perret, et son épouse, première adjointe, sont poursuivis pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée. La justice reproche notamment au couple d'avoir dissimulé au fisc plus de 13 millions d'euros via des sociétés off-shore et des propriétés non-déclarées à Marrakech et Saint-Martin.

"Ils doivent répondre de leurs actes"

Pour Jean-Christophe Picard, président de l'association Anticor, invité de franceinfo, "les contribuables ont payé leurs frasques, il faut que les Balkany assument leurs actes à un moment donné". "La justice signe la fin de la récréation, ils doivent répondre de leurs actes", explique-t-il.

L'association anti-corruption est partie civile dans cette affaire. Son président s'étonne que Patrick Balkany soit toujours maire de sa commune dans les Hauts-de-Seine. "Il a été réélu en 2001, alors qu'il avait été condamné définitivement en 1998 pour prise illégale d'intérêts, donc les électeurs de Levallois-Perret ne sont pas très regardants. Ils ne comprennent pas que c'est leur argent. Ce sont les contribuables qui paient", déplore Jean-Christophe Picard.

Il s'étonne aussi du soutien des Républicains. "En 2016, la commission d'investiture LR, présidée par Christian Estrosi, avait proposé à l'unanimité la candidature de Patrick Balkany aux législatives. C'est quand même étonnant qu'un parti politique, qui est quand même chargé de la sélection des candidats et donc des futurs élus, ai toujours soutenu aveuglément un élu qui pose problème, qui avait même avoué une partie des faits."

Il a fallu que l'opinion publique soit extrêmement choquée pour qu'il y ait un rétropédalage et que finalement Balkany ne soit pas investi aux législatives, sinon il serait peut-être aujourd'hui député...

Jean-Christophe Picard

à franceinfo

Anticor demande à l'État, depuis des années, de révoquer le mandat de maire de Patrick Balkany. "Le maire, c'est un représentant de l'État. Donc un président de la République peut révoquer un maire et un adjoint pour perte de l'autorité morale, et je crois que dans cette affaire, il est quand même difficile de dire qu'il n'y a pas perte de l'autorité morale", selon le président de l'association.

La santé "fragile" des élus à l'approche des procès, une "constante"

La tenue du procès est cependant incertaine, après la tentative de suicide d'Isabelle Balkany, le 1er mai. Depuis, elle se trouve dans un hôpital psychiatrique. "Je n'ai pas de commentaires à faire sur la santé fragile des élus à l'approche des procès, mais c'est une constante", estime Jean-Christophe Picard. "J'espère que ça ne va pas reporter ce procès. On est en 2019, les documents sur lesquels se basent les accusations sont entre les mains de la justice depuis 2000, donc je crois qu'il est temps maintenant que l'on juge cette affaire".

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