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Maintien d'Alexis Kohler à l'Elysée : "Emmanuel Macron considère qu’il peut à peu près faire ce qu'il veut, c'est un problème éthique", réagit Aurélien Pradié

Le secrétaire général de l'Élysée, mis en examen pour prise illégale d'intérêts, va rester en poste, a annoncé le chef de l'Etat. Pour le patron des Républicains sa "légitimité" est "fragile".

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, le 14 février 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le président de la République a fait savoir, lundi 3 octobre, que le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, allait rester en poste en dépit de sa mise en examen pour "prise illégale d’intérêt"."Emmanuel Macron considère qu’il peut à peu près faire ce qu'il veut et ça, c'est un problème éthique", a réagi Aurélien Pradié secrétaire général des Républicains et candidat à la présidence de son parti.

Alexis Kohler est soupçonné de conflit d'intérêts en raison de ses liens familiaux avec l'armateur italo-suisse MSC. Le bras droit d'Emmanuel Macron conteste avoir "commis tout délit".

"Progressivement, nous repoussons les règles éthiques qui s'appliquaient jusque-là."

Aurélien Pradié

à franceinfo

"Ce qui est aujourd'hui en débat, estime Aurélien Pradié, ce n'est pas tant la mise en examen d’Alexis Kohler ou le renvoi devant la Cour de justice du ministre de la Justice [Eric Dupond-Moretti soupçonné de prise illégale d'intérêts], , mais leur maintien immédiat par le président de la République". Et le patron des Républicains insiste : "Le président de la République, Emmanuel Macron, considère qu’il peut à peu près faire ce qu'il veut et ça, c'est un problème éthique, un problème politique et un problème institutionnel".

"Sur le fond, l'affaire est extrêmement grave"

Selon Aurélien Pradié la "légitimité" d'Alexis Kohler "est fragile". "Elle n'est pas liée au suffrage universel. Elle est liée, et ça vaut pour Eric Dupond-Moretti aussi, à la nomination personnelle du président de la République. Il ne tire aucune légitimité du peuple et aujourd'hui, il est remis en question dans ses fonctions", a-t-il expliqué.

"Sur le fond, l'affaire est extrêmement grave, poursuit Aurélien Pradié. Potentiellement, Alexis Kohler aurait utilisé ses fonctions de représentant de l'État pour servir une entreprise étrangère. Pas une entreprise nationale, une entreprise étrangère dont le droit aujourd'hui est régi par le droit suisse."

"Le doute existe. Et cela, pour moi, c'est extrêmement grave"

Aurélien Pradié

à franceinfo

Pour autant, le secrétaire général des Républicains n’appelle pas au retrait automatique des élus mis en examen dans des affaires judiciaires : "Il ne s'agit pas pour nous de tirer à vue pour des raisons polémiques sur les uns, sur les autres. Alexis Kohler et le garde des Sceaux n'ont pas de légitimité populaire, pas de légitimité d'être élu par le peuple et par nos concitoyens. Ils ont la seule légitimité d'avoir été nommés par le président de la République. Ça les place dans une situation de grande fragilité et pour laquelle le doute n'est jamais possible".

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