Affaire Soumaré : contre-attaque du PS, malaise à l'UMP
Il aura suffi d'une journée pour que le "dossier" Soumaré se dégonfle. Sa condamnation pour vol aggravé avec violences ? Il s'agit en fait d'un homonyme. Sa sanction pour conduite sans permis ? La justice n'en trouve aucune trace. (LIRE NOTRE ARTICLE)
Valérie Pécresse prend aussitôt ses distances : hier, dans un communiqué publié sur son site de campagne, la candidate UMP en Ile-de-France "condamne l'initiative du maire UMP de Franconville Francis Delattre" qui avait le premier porté ces accusations, reprises ensuite par plusieurs élus locaux.
"Il n'y a pas la gentille et les méchants"
Trop facile, juge Cécile Duflot, tête de liste d'Europe
Ecologie dans la région, pour qui "il ne peut pas y avoir la gentille et les méchants". Valérie Pécresse "ne peut pas se
dédouaner en disant : ah non c'est mon copain de la liste du Val-d'Oise et il est pas sympa."
Insuffisant, jugent de leur côté les socialistes. Après Jean-Paul Huchon et Bertrand Delanoë, Pierre Moscovici réclame aujourd'hui à l'UMP des excuses. Ali Soumaré "a été calomnié parce qu'il était noir, parce qu'il était un jeune des cités" tonnait ce matin le député du Doubs sur France Info, "on ne peut pas se contenter de regretter,
il faut s'excuser". (ÉCOUTER SON INTERVIEW)
Tensions au sein de l'UMP en Ile-de-France
Pendant que l'opposition s'en donne à cœur joie, l'UMP francilienne laisse apparaître ses dissensions au grand jour.
En fin de semaine dernière, Chantal Jouanno s'était désolidarisée à demi-mots de la cabale contre Ali Soumaré. "Cette campagne, je ne l'aime pas beaucoup, depuis le début" expliquait également la tête de liste à Paris.
Quant à Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis, il n'y va pas avec le dos de la cuillère, fustigeant "une campagne amateur", où il n'y a "pas de patronne".
Au niveau national, on ne se bouscule pas pour venir en aide à Valérie Pécresse et son équipe, déjà mis en mal par des sondages peu optimistes.
Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, se contente de souhaiter que les élections se déroulent "dans un climat apaisé".
Seul Christian Estrosi commente le fond de l'affaire, rappelant qu'Ali Soumaré a certes "un faux" casier judiciaire, mais aussi "un vrai". "Moi, en tous cas, je ne l'aurais pas pris sur une liste UMP", a assuré le ministre de l'Industrie.
Céline Asselot avec agences
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