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Affaire Bourgi : nouveau pavé dans la mare à 7 mois de la présidentielle

Jacques Chirac et Dominique de Villepin vont porter plainte pour diffamation contre Robert Bourgi, après ses accusations dans le Journal du Dimanche. C'est ce qu'ont annoncé hier soir les avocats de l'ancien Président et de l'ancien Premier Ministre, tous deux accusés par l'avocat parfois présenté comme le conseiller officieux pour l’Afrique de Nicolas Sarkozy d'avoir bénéficié, durant des années, de millions d'euros d'argent occulte venus d’Afrique. Une nouvelle "affaire Bourgi" qui s'ajoute à la liste déjà longue des dossiers judiciaires qui polluent le début de campagne présidentielle.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisation lundi 8h45 : Robert Bourgi assure ce matin que le système de financement politique occulte par des fonds africains a aussi existé sous les présidences Pompidou, Giscard d'Estaing et Mitterrand.

Robert Bourgi, pilier de la "Françafrique", a affirmé hier avoir participé à plusieurs remises de mallettes contenant de l'argent liquide en provenance de plusieurs pays d’Afrique. A l'intérieur, 10, 15, et parfois "jusqu’à 20 millions d’euros". De l'argent qu'il dit avoir remis à Jacques Chirac et à Dominique de Villepin sous la présidence Chirac. " Lorsque Villepin était à l’Elysée, cela se faisait toujours en sa présence. Et lorsqu’il a quitté l’Elysée, en 2002, pour aller au Quai d’Orsay, à Beauvau et à Matignon, cela se traitait uniquement avec lui ", affirme Robert Bourgi sur TF1.

Ces fonds auraient été, toujours selon l’avocat franco-libanais, versés par les chefs d'Etats du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, ou encore du Gabon. Des propos corroborés par l'ex-numéro 2 du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, Mamadou Koulibaly, qui affirme que "trois millions d'euros ont été transférés d'Abidjan à Paris pour financer la campagne chiraquienne de 2002". "Faux" et "archi-faux" a en revanche réagi le porte-parole de la présidence sénégalais, Serigne Mbacké Ndiaye. "Je voudrais démentir de la manière la plus formelle ces affirmations de Robert Bourgi", a-t-il déclaré à l’AFP.

L'ancien Premier Dominique de Villepin parle lui de pures inventions visant à le salir, et il porte plainte. Son avocat, Olivier Metzner, est scandalisé par les accusations qui visent son client. "Des choses aussi fantaisistes qu’incroyables", commente-t-il au micro de France Info. Et de s’interroger sur le calendrier. " Il est quand même extraordinaire que, comme par hasard, ces déclarations sortent pendant le procès Chirac et à l’avant-veille du résultat dans Clearstream ", poursuit maître Metzner, qui parle d’orchestration, voire de manipulation "par ceux, peut-être, qui redoutent que M. De Villepin soit à nouveau relaxé".

Le Parquet de Paris a indiqué hier qu'il n'avait, pour l'heure,"pas ouvert d'enquête" judiciaire. Jacques Chirac a pour sa part annoncé par l'intermédiaire de son conseil, Jean Veil, sa décision de déposer plainte en diffamation contre l'avocat Robert Bourgi.

Cécile Mimaut, avec agences

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