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Affaire Bettencourt : le rapport qui blanchit Eric Woerth

Très attendu, le rapport de l'Inspection générale de finances brosse le portrait d'un ministre irréprochable. Lorsqu'il était au Budget, conclut le rapport, Woerth n'est pas intervenu pour éviter un contrôle fiscal à Liliane Bettencourt. Celui-ci, ce lundi matin, se dit "{énormément soulagé}".
Article rédigé par franceinfo
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Réactualisé lundi à 9h00

C'est un rapport très attendu - mais aussi très prévisible - qu'a rendu avec quelques heures d'avance l'Inspection générale des finances.
_ Pour tenter d'éteindre l'incendie, François Baroin, l'actuel ministre du Budget, avait demandé à l'IGF au début du mois d'enquêter sur les éventuelles collusions entre son prédécesseur, Eric Woerth, et Liliane Bettencourt.

Sans surprise - l'IGF dépend directement de Bercy - le rapport blanchit totalement Eric Woerth. Sa conclusion est formelle : Eric Woerth “n'est pas intervenu auprès des services placés sous son autorité pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt” .

Qui plus est, il n'a rien fait non plus pour aucun des protagonistes de l'affaire : ni François-Marie Banier - qui a subi un contrôle fiscal -, ni le gérant de fortune Patrice de Maistre, ni sa société Clymène, qui gère les avoirs de la milliardaire.

D'ailleurs, concernant le contrôle fiscal du photographe, “les informations obtenues, notamment de source judiciaire, n'étaient pas de nature à conduire l'administration à déclencher un examen de la situation fiscale personnelle de Mme Bettencourt”, précise le rapport.

UNE BOUFFEE D'AIR

Éric Woerth, interrogé au lendemain de la remise du rapport, se dit "énormément soulagé d'être enfin cru", et affirme qu'il "va réfléchir" à un éventuel abandon de sa fonction de trésorier de l'UMP.

Ce rapport, en tout cas, est tombé à point nommé - à la veille notamment de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Les conclusions de ce rapport vont permettre à l'exécutif et à la majorité de reprendre l'avantage dans ce dossier.
_ Prompt à dégainer, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre a estimé que ce rapport mettait “un terme à la suspicion volontairement entretenue à l'encontre d'Eric Woerth et à des semaines de malveillance”.

Mais à gauche, on relativisait déjà la semaine dernière : “il est probable que l'IGF ne trouve aucun document écrit avec des instructions d'Eric Woerth pour lancer ou arrêter un contrôle fiscal contre la milliardaire”, estimait un responsable du PS. “Mais cela ne permettra pas d'affirmer qu'il n'est pas intervenu par voie orale”, ajoutait-t-il.
_ Ce soir, Bruno le Roux enfonce le clou. Et parle d'un “rapport partiel et partial”.

L'association Transparence internationale, elle aussi, contestait l'objectivité du rapport la semaine dernière. L'IGF opère sous l'autorité directe de Bercy, elle ne dispose d'aucun des attributs d'une autorité d'enquête indépendante , relevait son président Daniel Lebègue.

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