Le retour discret de Damien Abad à l'Assemblée nationale suscite l'embarras de beaucoup de ses collègues : "Pas de commentaires..."
Poussé vers la sortie au bout de seulement quelques semaines après des révélations dans la presse d’agressions sexuelles, l’ancien ministre Damien Abad était de retour mardi à l’Assemblée pour les questions au gouvernement.
C’est un retour discret mais qui ne passe pas inaperçu : l’ancien ministre Damien Abad, poussé vers la sortie après seulement quelques semaines, suite à des révélations dans la presse d’agressions sexuelles était de retour mardi 26 juillet à l’Assemblée pour les questions au gouvernement.
Un retour discret au troisième rang dans l’Hémicycle, juste au-dessus du banc des ministres qui ne se pressent pas pour lui adresser la parole. Damien Abad a esquivé les questions des journalistes juste avant les questions au gouvernement et ses collègues députés de son groupe, Renaissance, sont gênés quand on leur pose la question. "Pas de commentaires, pas de commentaires", glisse Sacha Houlié, député de la Vienne, qu’on a connu plus bavard.
"On ne va pas le vilipender"
L’éphémère ministre des Solidarités est en fait revenu dès lundi, très discrètement là aussi, et au Rassemblement national par la voix de Laure Lavalette, on estime n’avoir rien à y redire : "Hier, il a passé une petite heure, je pense, en début de soirée, ou hier après-midi, indique-t-elle. Encore une fois, on est très attachés à cette présomption d'innocence, donc non, on ne va pas le vilipender."
Le député de l’Ain n’a effectivement pas été condamné mais fait l’objet d’une enquête pour tentative de viol. Christine Pirès Beaune, du groupe socialiste, estime que l’argument de la non-condamnation ne marche pas : "La question se pose sur le plan moral", avance cette dernière.
"Effectivement, sur le plan légal, il a le droit d'être dans l'Hémicycle mais à sa place, je pense que je serais restée chez moi. Et je ne remets pas en cause, en disant cela, la présomption d'innocence."
Christine Pirès Beauneà franceinfo
C’est finalement dans son ancien groupe politique, Les Républicains qu’on se sent le plus à l’aise avec la situation. "Ce n'est plus notre sujet, c'est celui du groupe majoritaire, estime ainsi Olivier Marleix, successeur de Damien Abad en tant que chef du groupe LR. C'est vraiment l'affaire du groupe de la majorité. Il est chez eux, il a été élu sous leur étiquette : aujourd'hui, Damien Abad, c'est leur problème. J'ai vu dans la presse quelque part que les députés Les Républicains étaient embarrassés. Je dirais plutôt qu'ils sont... débarrassés." Le député Patrick Hetzel ajoute même : "Pour parler trivialement, on leur a refilé la patate chaude."
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