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A Paris, pour le MoDem, l'important, c'est de participer

A Paris, où François Bayrou est arrivé en quatrième position au 1er tour de la présidentielle avec 9,34% des voix, le MoDem présente un candidat dans chacune des 18 circonscriptions de la capitale. En espérant au mieux jouer les gêneurs.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Tracts de 2 candidates Modem à Paris, Anne-Sophie Godfroy (2e circonscription) et Béatrice Lecouturier (14e) (DR)

A Paris, où François Bayrou est arrivé en quatrième position au 1er tour de la présidentielle avec 9,34% des voix, le MoDem présente un candidat dans chacune des 18 circonscriptions de la capitale. En espérant au mieux jouer les gêneurs.

Haut les cœurs ! Le Modem se retrouvera-t-il sans députés ou presque à l'issue de ces législatives alors que son chef de file, François Bayrou, est menacé dans son fief des Pyrénées-Atlantiques ?

Qu'importe : le Centre pour la France (étiquette du Modem pour les législatives) a investi à Paris un candidat dans chacune des 18 circonscriptions parisiennes. Un candidat ou, plus souvent, une candidate puisqu'onze sur dix-huit sont des femmes.

Arbitrer "le conflit entre une gauche dogmatique et une droite revancharde"

Leur objectif, tel que défini mardi 29 mai lors d'une conférence de presse au cinéma L'Entrepôt (Paris XIVe) par Stéphane Cossé (président du Modem Paris et candidat dans la 12e circonscription) : "jouer un rôle de force d'équilibre. Dans le conflit entre une gauche dogmatique et une droite revancharde, nous voulons l'unité nationale".

Un pari difficile : dans la capitale, qui favorise peu les extrêmes, le centriste Bayrou a divisé par deux en cinq ans son score au premier tour de la présidentielle.

Celui qui avait obtenu plus de 20% des voix à Paris en 2007 est passé en dessous de la barre des 10%, à 9,34%, le 22 avril dernier. En quatrième position après François Hollande (34,8%), Nicolas Sarkozy (32,2%) et Jean-Luc Mélenchon (11,1%).

Le Modem dénonce 'l'absence de renouvellement"

Néanmoins, ses fidèles s'accrochent et dénoncent l'absence de renouvellement dans la capitale : "à droite et à gauche, il y a 14 sortants qui se représentent, ça fait 43 mandats cumulés, dont deux qui briguent un sixième mandat."

Gardez-vous à gauche : Jean-François Martins (candidat dans la 11e circonscription, qui regroupe une partie des 14e et du 6e arrondissement) met en garde contre le projet socialiste d'une "péréquation des territoires" : "Paris aura moins de ressources demain qu'aujourd'hui !"

Gardez-vous à droite ! Le rouleau compresseur UMP, qui tente de limiter les dégâts annoncés après l'échec de la présidentielle, a évidemment maintenu ses sortants dans l'Ouest parisien où Nicolas Sarkozy a réalisé de beaux scores.

Aussi, dans la 14e circonscription parisienne (16e arrondissement), la candidate Modem Béatrice Lecouturier s'emporte-t-elle davantage contre la candidate du Nouveau Centre Valérie Sachs dont le matériel de campagne porte "le logo UDF" (parti centriste dont François Bayrou fut le dernier président) que contre le député sortant Claude Goasguen, "élu à 65% à chaque fois".

Dans ce "combat compliqué" (traduire "perdu d'avance"), la législative lui servira surtout à affirmer "les valeurs du centrisme" contre une UMP "bleu-blanc-rouge".

"Si on arrivait à faire 12,5% des inscrits, ce serait magnifique"

Dans la 2e circonscription (une partie des 5e, 6e et 7e arrondissements), qu'espère la candidate du Modem Anne-Sophie Godfroy, qui compte parmi ses 17 adversaires l'ex-premier ministre François Fillon (UMP) et le généticien Axel Kahn (PS) ?

"Si on arrivait à faire 12,5% des inscrits, ce serait magnifique et si on était en mesure de provoquer une triangulaire, ce serait un petit événement sympathique", répond cette normalienne agrégée de philo, qui travaille au CNRS.

"Est-ce qu'on peut accepter qu'un parti qui a trois millions de voix ne soit pas représenté ? On travaille pour l'avenir. Je pense à ce que vivaient les socialistes à l'époque du grand chelem de Jacques Chirac (la droite avait remporté la totalité des mairies d'arrondissement en 1983 et 1989). A chaque élection, le PS grappillait des élus. A terme c'est payant."

Comme les autres, elle reconnaît que si François Bayrou n'est pas élu, "ce ne sera pas évident dans l'immédiat, alors que le Modem a contribué à la victoire de François Hollande". (A titre personnel, l'élu béarnais avait choisi le candidat socialiste au second tour de la présidentielle).

Fin de la conférence de presse dans les locaux cinéphiles choisis par le mouvement centriste. Chaque candidat conclut en signant la charte de l'association de lutte contre la corruption Anticor, un engagement contre les conflits d'intérêt et le cumul des mandats. Plus facile à tenir si on a peu de chances d'être élu ...

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