A La Rochelle, les militants socialistes veulent croire en l'unité du parti
Alors qu'un nouveau sondage donne François Hollande grand favori de la primaire et que la tension monte entre les prétendants à la présidentielle, les partisans du PS insistent sur le slogan de cette université d'été 2011 : "Ensemble le changement".
Devant le long bâtiment blanc où les socialistes tiennent leur université d'été, des tables rondes métalliques de bistrot et des chaises de jardin : le point de rendez-vous des militants. Coups de marteaux, techniciens affairés : c'est l'heure des derniers réglages. Les choses sérieuses n'ont pas encore commencé, les esprits sont affutés, prêts à débattre tout le week-end. On parle beaucoup. Sondage principalement.
Autour de l'une de ces tables, la conversation est animée. Il ya là Marta, jeune adjointe à la culture de la mairie d'Eybens ; Pascale, conseillère municipale de cette ville de 10 000 habitants près de Grenoble ; son compagnon, adhérent socialiste et syndicaliste, "ici incognito" ; et Reynald, militant parisien du 13e arrondissement. "Les sondages ne font pas une élection. Regardez chez les écologistes, Nicolas Hulot aussi était en tête des sondages. Il n'a pas été élu pour autant", s'esclaffe Pascale, moqueuse.
Tous s'accordent sur un point : le résultat de le primaire dépendra du nombre de participants et de qui ira voter. "Si il y a un million de votants ou près de quatre millions, l'issue ne sera pas la même. Est-ce que seuls les adhérents voteront ou est-ce que les sympathisants se mobiliseront ?"
Les coeurs de ces quatre-là penchent plutôt pour Martine Aubry mais "même si on est derrière un candidat, ça ne veut pas dire qu'on pense du mal d'un autre", modère Marta. Et Pascale l'assure, "les militants ne veulent pas d'une bataille sanglante." D'ailleurs,"on ne recrute pas le meilleur mais le plus adapté, celui qui sera capable de relever les défis de la France de 2012", commente Reynald, pragmatique.
"L'objectif, il ne faut pas se tromper, c'est de battre Sarko!" Marta, catégorique, recentre le débat. Plutôt que de parler candidats, parlons idées. "Ce ne sont pas nos différences qui sont les plus significatives mais nos valeurs communes", renchérit Pascale. "Bien sûr il y a des personnalités et chacune a son histoire, son action..." Des candidats oui mais surtout un programme commun et le débat d'idées avant tout... Et de rappeler le sens premier d'une université d'été : "apprendre, échanger construire..."
Plus loin, Quentin, membre du MJS de Haute-Savoie, ne dit pas autre chose. Lui aussi critique les sondages, pointe la marge d'erreur, l'impossible pondération. "Une telle primaire n'ayant jamais été organisée on ne dispose pas de points de comparaison." Quant aux querelles entre présidentiables, il gronde : "quand ils se montrent souriants en publics, on parle d'une unité de façade et quand ils débattent, on dit qu'ils s'entre-déchirent. On en a marre des raccourcis sur le PS". Militant socialiste depuis cinq ans, il croit à l'importance et au rôle de la base : "l'unité, ce sont les militants qui la veulent et qui vont se battre pour l'avoir. La Rochelle, avant d'être la stratégie et la tambouille de campagne, c'est la rencontre des militants".
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