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A l'Assemblée nationale, Manuel Valls accuse la droite d'être responsable du "retour du terrorisme"

VIDÉO | Un nouvel incident de séance a éclaté mardi lors des questions au gouvernement. La séance a été suspendue après la colère de l'opposition. Elle n'a pas apprécié les propos du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a accusé la droite d'être "responsable du retour du terrorisme". François Fillon réclame des excuses publiques au chef de l'État. "Ne polémiquons pas", rétorque François hollande.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Charles Platiau Reuters)

L'incident a éclaté mardi après-midi après une question posée par le député UMP Éric Ciotti sur les chiffres de la délinquance. La publication de ces chiffres par Le Figaro  du jour avait déjà échaudé le ministre de l'Intérieur, qui les avait alors qualifiés de "manipulation " de la part de l'ancien gouvernement. Pourtant Éric Ciotti est revenu à la charge, jugeant en séance ces chiffres d'octobre de " catastrophiques " . En réponse, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a accusé la droite d'être à l'origine du "retour du terrorisme" en France.

Manuel Valls a ainsi lancé :  " L'esbroufe c'est vous, l'échec c'est vous, la hausse de la délinquance c'est vous, les suppressions de postes de policiers et de gendarmes c'est vous, le retour du terrorisme dans ce pays c'est vous, la division des Français c'est vous ! "

Ces propos ont suscité la colère des députés d'opposition qui se sont levés pour quitter la séance. Le président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone, a tenté de rétablir le calme avant de lever la séance. Des députés UMP s'approchaient des bancs des ministres.

L'UMP réclame des excuses

Mais la contestation s'est poursuivie après la suspension de séance. L'ex-Premier ministre et député de Paris François Fillon a réclamé, dans un communiqué, des excuses publiques au président Hollande : "Il est du rôle du chef de l'État de rappeler la nécessaire unité de la Nation dans la lutte contre le terrorisme ". 

Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a estimé lui que François Hollande devait se poser la question du maintien de Manuel Valls au gouvernement dénonçant "des propos intolérables et injurieux".  Il y a trois semaines, les députés UMP avaient déjà quitté la séance. Ils n'avaient pas apprécié que le Premier ministre leur lance : " Vous voulez l'échec de la France " .  

Hollande soutient son ministre 

Après ce tollé, François Hollande a naturellement été questionné, lors de sa conférence de presse en fin d'après-midi, sur les propos de son ministre. Mais le chef de l'État a refusé de le désavouer. Manuel Valls, a-t-il déclaré, "fait remarquablement bien son travail, y compris par rapport à la lutte contre le terrorisme ". Et d'ajouter : "Si je puis donner ce conseil et aux uns et aux autres, à ceux qui sont aujourd'hui au gouvernement, à ceux qui sont dans l'opposition, ne perdons pas notre temps, ne nous divisons pas, ne polémiquons pas ". Pas d'excuses donc, mais un appel à l'unité. 

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