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A Hénin-Beaumont, le Front national salue le "strike" opéré dans la 11e du Pas-de-Calais

Marine Le Pen avait donné rendez-vous aux militants à Hénin-Beaumont dimanche 10 juin. Ceux-ci ont laissé explosé leur joie face aux résultats dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où Jean-Luc Mélenchon s'est fait éliminé. Reportage.
Article rédigé par Natalia Gallois
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen devant les militants et les journalistes (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Marine Le Pen avait donné rendez-vous aux militants à Hénin-Beaumont dimanche 10 juin. Ceux-ci ont laissé explosé leur joie face aux résultats dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où Jean-Luc Mélenchon s'est fait éliminé. Reportage.

Envoyée spéciale à Hénin-Beaumont - Les journalistes étaient sur le pied-de-guerre depuis 17 heures dans la salle du Colisée à Hénin-Beaumont. Une centaine d'accréditations avaient été accordées. Car la 11e circonscription du Pas-de-Calais, théâtre de l'un des affrontements les plus médiatisés de la campagne des élections législatives, attire tous les regards au soir du premier tour.

"Ici, c'est Marine"

Le QG de Marine Le Pen a même été délocalisé dans une salle municipale. Son équipe craignait en effet que la mezzanine de la rue Jean-Jacques Rousseau ne s'effondre sous le poids des personnes venues écouter le discours de la présidente du Front national.

Dehors, deux militants du Front de gauche s'approchent persuadés que les caméras sont là pour Jean-Luc Mélenchon. Ironie du sort, c'est ici en effet que celui-ci avait annoncé sa candidature il y a quelques mois. Accueillis froidement par un "Non, ici c'est Marine", ils s'éloignent rapidement.

La tension est palpable alors que le candidat de l'extrême gauche est arrivé à sa permanence qui se trouve quelques mètres plus loin, dernière étape avant de rejoindre ses supporters place Wagon.

Du côté de la salle du Colisée, les militants FN font petit-à-petit leur apparition au milieu des journalistes. Certains sont venus en famille, comme Joëlle, qui s'est déplacée avec sa fille et ses petits-enfants. "C'est important de les initier, ils ont 10 ans", sourit-elle.

Gauthier, 20 ans, a un examen demain, mais il "veut voir Marine au moins une fois, c'est important". Aucun ne doute de la victoire de la présidente du Front national dans la circonscription.

"Un coup double, un strike"

Et c'est l'arrivée de Mme Le Pen, rayonnante, aux côtés de Steeve Briois, le secrétaire général du FN, à 20h45, qui réveille la petite assemblée. Une cinquantaine de militants l'accueillent sous les hourras et les cris "Marine à l'Assemblée".

La candidate salue d'abord son score dans la circonscription : 42,36% contre 23,5% pour le socialiste Philippe Kemel et 21,48% pour M. Mélenchon. Un record. En effet, Mme Le Pen fait dix points de plus qu'au premier tour de l'élection présidentielle et 18% de plus qu'aux législatives de 2007.

A l'évocation de M. Mélenchon, la salle siffle et hue le candidat de l'extrême gauche. "Il a mené un campagne bobo et méprisante, déconnectée de l'électorat populaire", lance la présidente du FN.

Avant d'ajouter la phrase qu'elle ne cessera de répéter toute la soirée : "Nous confirmons notre place de troisième force politique de France".

"Je demande aux électeurs qui veulent une vraie opposition aux socialistes de se mobiliser dimanche prochain. Le peuple fera son entrée à l'Assemblée." Un appel salué par des hurlements de joie chez les militants.

Aux anges, M. Briois affirme : "C'est plus qu'une victoire, c'est un coup double, un strike, c'est une victoire contre les sondeurs qui sont des bidouilleurs". "Une cerise sur le gâteau" pour Mme Le Pen, qui n'a qu'"une chose à souhaiter à M.Mélenchon : bon retour", avant d'enchaîner les interviews.

Dans la salle, les sympathisants laissent éclater leur joie : "On ne va pas raser les murs comme certains l'avaient prédit", se réjouit l'un d'entre eux. Tandis que d'autres entonnent un chant : "Mais il est où, mais il est où Mélen-chon lalalala".

Un militant, ravi, lance : "Demain, le premier train Arras-Paris c'est 5h52 Mélenchon, tu peux rentrer à la maison !".

Didier, un ancien militant socialiste, encarté au FN depuis un an tient à souligner : "Il n'a rien à faire ici, il ne connaît pas le bassin minier. Marine, elle, elle est là depuis des années".

"On va mettre les bouchées double" pour le second tour

Toujours est-il que rien n'est joué pour le second tour. "On va mettre les bouchées doubles", affirme M. Briois. "Nous nous adresserons au peuple de la circonscription, pour leur expliquer que le changement c'est Marine, ce n'est pas M. Kemel". "Les gens n'écouteront pas les appareils politiques corrompus", poursuit-il.

De son côté, Mme Le Pen évoque le report des voix : "La vraie question c'est Mélenchon va-t-il abandonner toute morale et appeler à voter pour des tricheurs et des incapables ?". "Cette circonscription veut du renouveau, de l'honnêteté, de la volonté", ajoute-t-elle.

Dimanche prochain, les militants comptent bien venir soutenir leur candidate. Pour l'heure, c'est l'optimisme qui prévaut chez les Héninois frontistes.

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