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A Grigny, Jean-Luc Mélenchon appelle à la "révolution citoyenne"

Jean-Luc Mélenchon a tenu meeting à Grigny, une des villes les plus pauvres de l'Ile-de-France, pour appeler à la "révolution citoyenne". Il a aussi demandé au PS, qui multiplie les appels au vote "utile", de "ne pas se tromper de camp".
Article rédigé par Francetv 2012
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Temps de lecture : 2 min
Jean-Luc Mélenchon à Grigny (1er avril 2012) (AFP)

Jean-Luc Mélenchon a tenu meeting à Grigny, une des villes les plus pauvres de l'Ile-de-France, pour appeler à la "révolution citoyenne". Il a aussi demandé au PS, qui multiplie les appels au vote "utile", de "ne pas se tromper de camp".

Fort d'un sondage qui le donne à 15%, en troisième position, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, a enjoint dimanche les banlieues à "la révolution citoyenne".

Il avait choisi d'aller à La Grande Borne, à Grigny (Essonne), "la ville la plus pauvre de toute l'Ile-de-France", où son directeur de campagne, François Delapierre est candidat pour les législatives de juin.

44% de la population de Grigny sous le seuil de pauvreté

Selon le maire de Grigny, Philippe Rio (PCF), 44% de la population vit sous le seuil de la pauvreté dans cette ville où l'abstention avait été de 35% en 2007. Ségolène Royal était arrivée en tête avec 43% au premier tour.

"Si je vous appelle à la révolution citoyenne, ce n'est pas pour vous appeler à l'émeute !", a lancé l'ex-sénateur PS devant 1.000 à 2.000 personnes réunies (5.000 selon le Front de Gauche) dans le stade Bélier pour un meeting en plein air.

L'"infinie patience des banlieues"

Louant l"infinie patience des banlieues", il a enjoint les habitants à ne pas "laisser le ghetto s'installer dans (leur) propre coeur" et à ne pas laisser les banlieues devenir un "désert politique".

Il a rappelé ses propositions: tarification sociale des biens élémentaires (eaux, électricité), partage des richesses, délivrance de papiers à tous les travailleurs sans papiers, Smic à 1.700 euros, remboursements de santé à 100%, et "VIe République".

"Ne pas se tromper de camp", a-t-il lancé au PS

Il a averti les socialistes qu'il ne fallait "pas se tromper de camp", déplorant qu'au moment où il arrive "au-dessus de Mme Le Pen" se constitue "un tir de barrage incroyable".

"Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire de s'en prendre à moi (...) alors qu'ils se disent de gauche ! Occupez vous de l'extreme-droite, occupez-vous de Sarkozy, foutez nous la paix !", a-t-il lancé sous les applaudissements.

Au maire PS de Lyon Gérard Collomb "qui dit que ce que je propose c'est ce qui a déjà échoué au Cambodge", en allusion aux "massacres de deux millions de personnes", M. Mélenchon a répondu: "voilà des paroles qui blessent, séparent. Et ensuite les mêmes vont venir (...) pour dire que nous serions nous, un 'problème' dans cette élection !

A Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui l'a associé à la Terreur de la Révolution Française, il a assuré: "Oui Mme Parisot, c'est un mouvement
révolutionnaire! C'est la révolution citoyenne qui s'avance !"

Le sondage à 15% dans tous les esprits

Dans l'équipe de campagne, le sondage à 15% était dans toute les têtes. M. Delapierre a même estimé que le budget de la campagne allait sans doute être "dépassé" et évoqué un nouveau prêt bancaire.

Bémols à la fête: une participation au meeting un peu en deçà de celle attendue et un cortège du Front de Gauche chahuté avant de rentrer dans le stade par une vingtaine de personnes se réclamant du PDG (parti des Grignois, composante du Parti des gens, une formation de l'Essonne).

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